Little Joe

Affiche Little Joe
Réalisé par Jessica Hausner
Titre original Little Joe
Pays de production Autriche, Allemagne, Grande-Bretagne
Année 2019
Durée
Genre Science fiction, Drame
Distributeur Filmcoopi
Acteurs Kerry Fox, Ben Whishaw, David Wilmot, Emily Beecham, Kit Connor, Phénix Brossard
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 827
Bande annonce (Allociné)

Critique

Hypnotique, dérangeant, le dernier film de l’Autrichienne Jessica Hausner prend le parti de la science-fiction pour, tout à la fois, dénoncer les OGM, questionner les relations mère-fils, proposer une définition du bonheur, ou encore s’interroger sur l'éthique au travail.

Little Joe est le nom que porte la fleur rougeoyante créée par modification génétique dans un laboratoire par Alice, phytogénéticienne de talent et mère de Joe, un adolescent compréhensif et doux. Mais la plante n’est pas destinée au simple agrément d’un intérieur; Alice a réussi à en modifier les propriétés pour qu’un agréable parfum s’en exhale, et que ce dernier rende son propriétaire heureux. Problème: la mutation part en cacahuète, et le doux sentiment d’apaisement et de satisfaction originellement recherché se mue en une sorte d’état second, sans émotions. Atteindre le bonheur devient la priorité.

Au moyen d’une esthétique très particulière, Jessica Hausner présente ce conte moderne dont les tenants et aboutissants ne sont pas vraiment évidents. Alors que le scénario est d'abord tout à fait plausible, il manque à ce dernier les rebondissements nécessaires en seconde partie de film, une fois les bases posées. L’intrigue n’est donc pas suffisamment prenante pour convaincre pendant 1 h 40. Cependant, le film propose une véritable position esthétique, invitant à la contemplation visuelle. Nombreux, les longs travellings latéraux font perdre la tête dans ces champs carmin de fleurs, les espaces vitrés du laboratoire aseptisé enferment et angoissent. Les pièces de la maison familiale sont trop bien rangées, tout comme Alice et ses cheveux roux, sa blouse blanche que viennent compléter quotidiennement une série de chemises bien repassées aux couleurs et motifs sages.

Cet essai visuellement très beau a permis à l’actrice principale Emily Beecham de remporter le Prix d’interprétation féminine à Cannes l’année passée; cette récompense semble, tout comme la bande-son, quelque peu surévaluée et excessive. Cette dernière tend en effet à prendre de plus en plus de place au fur et à mesure du film. Stridente voire même désagréable, elle est composée de bruits, de «pschitt», d’aboiements de chiens, de grincements dissonants. Peu s’en faut pour fatiguer le spectateur, ces sons deviennent malheureusement le centre de l’attention. Un film à ne pas nécessairement découvrir au moyen d’un Dolby Surround 7.1.

Camille Mottier

Appréciations

Nom Notes
Camille Mottier 11
Serge Molla 14
Blaise Petitpierre 16