Les Enfants du temps

Affiche Les Enfants du temps
Réalisé par Makoto Shinkai
Titre original Tenki no Ko
Pays de production Japon
Année 2019
Durée
Musique Radwimps
Genre Animation, Drame, Romance
Distributeur Bellevaux
Acteurs Gabriel Bismuth-Bienaimé, Maryne Bertieaux, Jérôme Pauwels, Zina Khakhoulia, Kotaro Daigo, Nana Mori
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 827
Bande annonce (Allociné)

Critique

En 2016, Makoto Shinkai proposait avec Your Name. une magnifique réflexion sur le rapport au temps (qui passe), entre épopée et romance. Il réitère son exploration, cette fois-ci du temps qu’il fait, dans Les Enfants du temps, mais avec moins de succès.

Fuyant son île natale et sa famille, Hodaka découvre Tokyo, ses rues fréquentées, sa pluie continue et surtout Hina, une jeune fille qui a le pouvoir rare de convoquer le beau temps. Avec Nagisa, le frère de cette dernière, ils voient là l’occasion de monter une petite entreprise de services pour les habitants qui souhaitent retrouver du soleil, pendant un anniversaire ou des retrouvailles. Mais un tel pouvoir demande des sacrifices qu’aucun d’entre eux ne pouvait soupçonner.

On prend la même recette et on recommence: un couple qui va devoir se battre contre tout et tous pour se retrouver, un peu de magie, un certain rapport au climat. Mais alors pourquoi Les Enfants du temps déçoit là où Your Name. emportait complètement? Peut-être parce que dans cette première œuvre, Shinkai avait su imposer un style - plus lisse que celui de Miyazaki mais aux couleurs pop réjouissantes - tout en embrassant des thématiques enracinées dans l’histoire du Japon. Ce que l’image gagnait en kitsch, par rapport au maître des studios Ghibli, la force du récit venait le contrebalancer.

Ici, malheureusement, le kitsch semble avoir gagné de manière quasi définitive. Traitement des personnages, dont la naïveté exacerbée des réactions fait davantage rire que s’émouvoir, musique envahissante, intrigue simpliste comparée à ce que peut offrir le cinéma japonais: tout cela peine à retenir l’attention, malgré des personnages secondaires touchants et quelques belles prouesses esthétiques.
Celles-ci font ressentir d’autant plus douloureusement ce qu’aurait pu être Les Enfants du temps, lorsque le récit s’interrompt et que la ville de Tokyo, livrée aux eaux du ciel, emplit les plans de gris transparent, de bruissements d’averses. Ce sont sans doute elles - la ville et la pluie - le véritable couple du film. En tout cas celui que l’on aurait aimé suivre jusqu’au bout.

Adèle Morerod

Appréciations

Nom Notes
Adèle Morerod 11