SOL

Affiche SOL
Réalisé par Jézabel Marques
Titre original SOL
Pays de production France
Année 2018
Durée
Genre Comédie
Distributeur Frenetic
Acteurs Chantal Lauby, Yannick Renier, Camille Chamoux, Giovanni Pucci, Serge Bagdassarian, Dominique MacAvoy
Age légal 8 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 826
Bande annonce (Allociné)

Critique

Voulant partager son amour pour la famille, la réalisatrice Jézabel Marques inflige à son spectateur une comédie dramatique plate, que ni tango ni chanson ne parviennent à animer.

Après un générique d’ouverture tout en surimpressions de guitare et de projecteurs aux lumières caressantes, voici Sol (Chantal Lauby). Vieille dame un peu scandaleuse, vivant dans le luxe des grands hôtels et ancienne chanteuse célèbre de tango, elle est de retour à Paris pour rencontrer son petit-fils. Sauf que ni celui-ci ni sa maman n’en savent rien. Le seul lien qui rattache les uns et les autres: un fils, père et mari disparu. Incapable de révéler sa véritable identité à sa belle-fille, Sol va se faire accepter comme locataire, baby-sitter et femme de ménage, multipliant les mensonges jusqu’à l’explosion de la vérité…

Il est rare qu’un film offre plus d’une heure à son spectateur pour lui permettre de faire la liste de tout ce qui ne fonctionne pas. Scène après scène, bousculé par une mise en récit trop rapide paradoxalement portée par un rythme inexistant, on ne cesse d’attendre que le film commence, prenne, dise quelque chose ou s’arrête enfin. Les acteurs, qui semblent eux-mêmes perdus dans le vide immense creusé par des dialogues accablants et un jeu forcé, n’ont aucun moyen de faire exister leur personnage. Car en plus d’un manque évident d’écriture, ces derniers souffrent d’être profondément antipathiques ou, au mieux, inintéressants.

Sol, tout particulièrement, n’invite en rien à compatir à ses tribulations pour regagner une famille, tant elle se révèle égoïste, indifférente à celles et ceux qui l’entourent et guidée uniquement par ses petites envies. Ces nombreuses qualités sont mêmes dénoncées à plusieurs reprises par les autres protagonistes, qui néanmoins lui pardonnent tout. Le spectateur, lui, oublie plus difficilement les moments où cette négligence du monde extérieur introduit dans le propos du film un racisme en sourdine - face à un serveur indien et sa femme venue des pays de l’Est - auquel s’ajoute un léger mépris des distinctions sociales, tous deux gratuits. Un arrière-fond dérangeant que la belle musique « Fumando Espero » de Sara Montiel, qui scande le récit, ne parvient pas à recouvrir.

Adèle Morerod

Appréciations

Nom Notes
Adèle Morerod 4