Réalisé par | Elizabeth Banks |
Titre original | Charlie's Angels |
Pays de production | U.S.A. |
Année | 2019 |
Durée | |
Musique | Brian Tyler |
Genre | Action, Comédie |
Distributeur | Sony |
Acteurs | Patrick Stewart, Kristen Stewart, Elizabeth Banks, Djimon Hounsou, Naomi Scott, Ella Balinska |
Age légal | 12 ans |
Age suggéré | 12 ans |
N° cinéfeuilles | 826 |
En donnant à Charlie et ses drôles de dames la chance de faire leur retour, Elizabeth Banks réalise un film d’action au féminin qui n’ébouriffe ni chevelure soyeuse (sauf en cas de brushing) ni codes du genre.
Si un film devait avoir le goût d'un quartier bling-bling de Los Angeles, ce serait celui-là. Telle une boisson vitaminée au chou kale, Charlie’s Angels version 2019 maintient éveillé le temps du récit, avant de s’effacer, laissant derrière lui un vague sentiment d’amertume. Les prémices n’étaient toutefois pas mauvaises: choisir de redonner un coup de fouet à la fameuse franchise, tout en se distinguant pleinement des opus de 2000 et 2003 en matière d’intrigue (et de style!) Ajoutez à cela la présence de Kristen et Patrick Stewart (sans lien de parenté) au casting et l’on était presque prêt à se laisser séduire. L’intrigue, elle, importe peu dans ce genre de cas: trois agentes spéciales qui doivent unir leurs forces contre une machination infernale, un Bosley pour veiller sur elles, des gadgets et des explosions et la recette est complète.
Mais voilà, à côté de scènes d’action tout à fait correctes, toutes les séquences censées nous familiariser au nouveau trio - Kristen Stewart, Ella Balinska et Naomi Scott remplaçant Drew Barrymore, Lucy Liu et Cameron Diaz - sont juste gênantes. A croire que scénaristes, réalisatrice et actrices ont oublié tous en même temps leur métier. On pourrait répliquer que pour ce type de productions, la bagarre suffit mais ce serait oublier qu’humour, émotion, ainsi que jeu d’acteur et, pourquoi pas, écriture, y sont tout aussi essentiels.
Pourtant, comme l’escroc asiatique de service, nous étions sous le charme des grands yeux de Kristen Stewart (toujours elle), qui, dissimulée sous des atours de poupée blonde aux lèvres rose bonbon, déclare face caméra qu’elle croit qu’une femme devrait pouvoir faire ce qu’elle veut. Cette ouverture originale et interprétée avec brio par l’actrice, comme une acrobate dansant sur le fil de la bêtise calculée (cela faisant partie de son déguisement d’espionne), reste malheureusement sans suite. Peut-être est-il encore trop vrai qu’à Hollywood on attend d’une femme qu’elle soit belle, mais ne serve surtout à rien de plus. N’y avait-il pas pour autant d’autres moyens d’émancipation que les flingues, les fromages français de luxe et les dressings gigantesques pour des héroïnes que l’on aurait souhaité également intelligentes? C’est en tout cas ce qui manque à ce Charlie’s Angels pour dépasser le simple statut de film d’action divertissant et oubliable.
Adèle Morerod
Nom | Notes |
---|---|
Adèle Morerod | 10 |