Echo

Affiche Echo
Réalisé par Rúnar Rúnarsson
Titre original Echo
Pays de production Islande, France
Année 2019
Durée
Musique Kjartan Sveinsson
Genre Drame
Distributeur Xenix
Acteurs Bjarki Thor, Ragnar Jónsson, Sigurmar Albertsson, Sif Arnarsdóttir, Árni Arnarson, Pétur Arnarsson
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 825
Bande annonce (Allociné)

Critique

Cinquante-six plans fixes peignent avec délicatesse le portrait hétéroclite de l’Islande contemporaine. Cinquante-six tableaux vivants, qui se passeraient presque de dialogue tant la justesse du cadre et de la juxtaposition des séquences forment à elles seules, chez Rúnar Rúnarsson, un récit autant poétique que pertinent.

L’incipit du film - une voiture qui avance au pas dans une station de lavage - forme, hormis la dernière séquence, la seule scène d’Écho dotée de musique extradiégétique (dont la source sonore ne se trouve pas dans le film). Elle en donne ainsi le ton, puisque la richesse de l’œuvre passe, entre autres, par une épuration de la mise en scène qui rappelle ce à quoi cette ouverture semble faire référence: le commencement du Septième continent de Michael Haneke (1989). Comme le cinéaste autrichien, Rúnarsson offre au spectateur un film truffé de non-dits, de silences, lui laissant le temps et l’espace nécessaires à une réflexion critique sur les images présentées. Ne vous méprenez pas pour autant: Écho est dépourvu de longueurs puisque chaque plan est plus saisissant par son esthétique et son propos que le précédent. De plus, le film, malgré son caractère énigmatique, n’est pas exempt de discours sur le pays qu’il représente, bien au contraire…

Alors que Le Septième continent se définit comme l’amas de plastique qui flotte actuellement dans nos océans, Écho propose d’interroger les résonances créées par la confrontation de situations disparates. Tous deux se rejoignent, puisque ce qui lie les plans d’Écho est notamment le questionnement qu’ils suscitent sur la société capitaliste contemporaine. Si cette lecture du film n’est évidemment pas la seule possible, il serait difficile - par exemple en observant un employé jetant des invendus durant une longue séquence - de ne pas y voir une critique directe du capitalisme et des conséquences d’une consommation à outrance.

Là encore, rassurez-vous, le film n’en devient pas pour autant morose. Les situations présentées, toujours habilement complémentaires, réjouissent autant qu’elles émeuvent. Le cadre festif de l’intrigue (qui se déroule autour de Noël) n’y est sûrement pas pour rien. Une nostalgie plane ainsi sur le film et le tout forme une poésie harmonieuse, qui devrait en combler plus d’un avant les fêtes.


Anthony Bekirov

Appréciations

Nom Notes
Anthony Bekirov 18
Sabrina Schwob 17
Camille Mottier 18