Réalisé par | Mike Flanagan |
Titre original | Doctor Sleep |
Pays de production | U.S.A. |
Année | 2019 |
Durée | |
Musique | The Newton Brothers |
Genre | Thriller, Fantastique |
Distributeur | Fox-Warner |
Acteurs | Ewan McGregor, Cliff Curtis, Rebecca Ferguson, Kyliegh Curran, Carl Lumbly, Zahn McClarnon |
Age légal | 16 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 823 |
En 1977 sortait le roman Shining de Stephen King, et trois ans plus tard son adaptation à l’écran par Stanley Kubrick. Deux œuvres qui prennent place incontestablement parmi les plus grandes réussites de ces deux créateurs géniaux dans leurs domaines respectifs. Etonnamment, car il n’a pas l’habitude de tirer sur de vieilles ficelles, King publia en 2013 la suite, trente ans plus tard, de Shining dans lequel le jeune Danny a grandi et est toujours traumatisé par les événements passés. Ce Doctor Sleep n’était peut-être, après tout, pas indispensable. Ce film l’est encore moins.
Un Dies Irae lugubre, l’hôtel Overlook sous la neige, un labyrinthe glacé, une porte défoncée à coups de hache, un redrum sanglant, une psychose progressive. Que de frissons et de souvenirs de cinéma! La première chose à laquelle on pense en sortant de Doctor Sleep est de se ruer sur le DVD de Shining le plus proche. Car ce nouveau film est profondément ennuyeux. Côté mise en scène, les plans les plus intéressants sont ceux qui sont directement inspirés de Kubrick, certains même sont recréés dans les flash-back. Mais en dehors de Danny, joué mollement par Ewan McGregor qui n’a pas l’air très présent, on passe un temps fou avec des personnages ayant eux aussi le fameux Shining, et qui se servent de ce pouvoir pour devenir immortels. Des scènes suggérées et pas claires, un montage obscur, des plans recherchés, c’est la forme et non le scénario qui tente de mettre le spectateur mal à l’aise. On ne cesse de se demander où et quand se situe l’action et quels sont les réels enjeux de ce que l’on voit.
Le film paraît enfin prendre de la vie et des couleurs dans la dernière partie, quand Danny se rend à l’hôtel Overlook. C’est lorsqu’on se retrouve dans ce décor familier que l’on se sent un peu concerné. Mais cela n’arrive qu’après plus de deux heures de léthargie. D’autre part, l’effet est manqué quand Danny se retrouve face à son père, joué par un acteur qui ne ressemble que très vaguement à Jack Nicholson. Certes, Kubrick n’aurait jamais accepté que l’on réutilise ses images! Bref, Doctor Sleep se contente d’aligner des effets de musique et de mise en scène pour faire sursauter çà et là, mais n’a rien de la profondeur psychologique qui fait du film de Kubrick, quarante ans plus tard, une œuvre toujours aussi terrifiante, audacieuse et efficace.
Philippe Thonney
Nom | Notes |
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Philippe Thonney | 5 |
Amandine Gachnang | 15 |