Critique
Dans une filmographie peu abondante, Etienne Chatiliez aborde avec un humour décapant toutes sortes de problèmes de société (LA VIE EST UN LONG FLEUVE TRANQUILLE, TATIE DANIELLE, LE BONHEUR EST DANS LE PRE). Une fois de plus, il porte son regard sur un sujet délicat, la famille.
Tanguy est un grand garçon de 28 ans qui ne cesse de retoucher une thèse sur la Chine. Il est brillant, agrégé de philosophie, parle japonais et collectionneur de conquêtes féminines. Mais il vit chez ses parents dans le confort douillet d'un enfant et n'a nulle envie de s'en aller. Jusqu'au jour où maman craque et où tout va être fait pour l'inciter à partir. Mais cela s'avère être le parcours du combattant.
Chatiliez s'amuse beaucoup à compliquer les choses. Il affirme s'être inspiré d'un personnage réel et d'un véritable phénomène de société qui donne lieu en France à environ neuf cents procès par an. Ce qui est certain en tout cas, c'est qu'il a l'art de la caricature et du trait forcé pour décrire les relations conflictuelles - amour/haine - qui peuvent exister entre des parents et un fils unique qui n'a pas été préparé à l'indépendance.
Cette comédie échappe à la vulgarité, mais elle traîne un peu en longueur. On a le sentiment que le réalisateur ne sait pas bien comment parvenir à une fin heureuse, apanage de toute comédie de boulevard.
Mais en revanche, il a su trouver des comédiens remarquables. Sabine Azéma est parfaite dans ses crises, André Dussollier dans ses colères et Hélène Duc, la grand-mère, dans ses piques ironiques.
Ce n'est peut-être pas le meilleur Chatiliez, mais c'est un bon divertissement.
Maurice Terrail