Réalisé par | Daphné Leblond |
Pays de production | Belgique |
Année | 2019 |
Durée | |
Musique | Thibaud Lalanne |
Genre | Documentaire |
Distributeur | Agora |
Age légal | 10 ans |
Age suggéré | 12 ans |
N° cinéfeuilles | 822 |
Plusieurs jeunes femmes se livrent face caméra à des confidences sur leur vie sentimentale et sexuelle et partagent leurs expériences afin de démystifier cet organe féminin encore trop méconnu, le clitoris, et l’idée de plaisir et de tabou qui l’entoure.
Elles abordent plusieurs questions autour de la sexualité, comme par exemple le porno, la perte de la virginité, la masturbation ou encore les orgasmes, afin de démontrer que celle-ci doit être discutée et qu’une éducation sexuelle plus approfondie, davantage tournée vers le ressenti que la mécanique biologique, doit être dispensée.
Après #Female Pleasure, ce nouveau documentaire montre que la sexualité féminine est une thématique à la mode. C’est un peu le problème ici: le film peine à sortir du lot, semblant exploiter ce thème, certes important car négligé jusqu’ici, et ce bien que les interviewées aient des choses intéressantes à dire. Gare donc à la surproduction. En effet, les revendications sociales ne sont pas autant bien développées que dans #Female Pleasure, qui prenait aux tripes, avec un message fort. Ici, le prédicat selon lequel l’éducation sexuelle est ciblée sur la sexualité masculine se vérifie peut-être dans le vécu des protagonistes, mais ne peut pas être généralisé, j’en suis témoin.
De plus, la comparaison effectuée avec le plaisir masculin, qui serait davantage évoqué et valorisé (tel le fait que la masturbation soit dépeinte comme exclusivement pratiquée par les hommes) n’est pas franchement nouvelle et commence à lasser (toutefois, la comparaison des recherches faites sur Google est un processus original pour mettre cette idée en image et amener une preuve de son caractère usuel). C’est effectivement un vrai problème de société, mais on en a maintenant bien conscience grâce aux mouvements féministes. La séquence finale, qui se veut davantage militante en montrant les interviewées taguant des clitoris sur des murs ou le sol en lançant des regards déterminés à la caméra, ne cadre d’ailleurs pas avec le reste du documentaire, ou plutôt, elle fait montre de ce que le documentaire aurait voulu être sans y parvenir: un film engagé et légèrement provocant.
Contrairement à #Female Pleasure également, les jeunes femmes interviewées proviennent d’un seul pays, la Belgique. Le documentaire recherche alors la diversité des témoignages ailleurs: les protagonistes sont de confessions différentes (juive, arabe, catholique), ont des orientations sexuelles différentes (certaines aiment les garçons, d’autres les filles, ou les deux) ou présentent des caractéristiques qui rendent leur expérience spéciale (l’une est plutôt ronde et une autre atteinte de vaginisme, par exemple). Elles sont par ailleurs très naturelles et sympathiques, filmées dans l’intimité de leur chambre, ce qui donne un peu l’impression au spectateur de se retrouver face à elles et de mener une conversation avec des amies. Ceci peut avoir ses avantages, comme le fait de rendre les jeunes femmes attachantes, mais d’un point de vue cinématographique, ce n’est pas des plus palpitant.
Au final, les moments les plus originaux sont les séquences parodiques imaginées par les réalisatrices, détournant les images de liesse face à la victoire de l’équipe de foot de France à la Coupe du monde de 1998 ou l’émission didactique C’est pas sorcier!, très drôles et piquantes. Mon nom est clitoris est ainsi une réalisation à réserver à ceux (et, en toute franchise, surtout à celles) qui montrent un intérêt poussé pour le sujet, sinon l’ennui risque de pointer le bout de son nez assez vite, les témoignages étant divertissants mais pas vraiment bouleversants, ni tonitruants ou révolutionnaires.
Amandine Gachnang
Nom | Notes |
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Amandine Gachnang | 11 |