Réalisé par | Yvan Attal |
Titre original | Mon chien Stupide |
Pays de production | France |
Année | 2018 |
Durée | |
Musique | Brad Mehldau |
Genre | Comédie |
Distributeur | Frenetic |
Acteurs | Charlotte Gainsbourg, Yvan Attal, Pascale Arbillot, Eric Ruf, Sébastien Thiery, Ben Attal |
Age légal | 12 ans |
Age suggéré | 14 ans |
N° cinéfeuilles | 822 |
Henri (Yvan Attal) est un écrivain dont le premier roman fut un véritable succès, mais qui n’a plus rien produit de valable depuis. Pétri de nostalgie pour la vie qu’il menait à Rome avant de se marier et d’avoir quatre enfants, qu’il considère d’ailleurs comme fautifs pour son manque d’inspiration, l’auteur traîne son mal-être telle une âme en peine, convaincu que sa vie ne sera plus désormais composée que d’échecs.
Mais un soir, un énorme chien, dont le caractère mal élevé et obsédé lui vaudra bien vite le sobriquet de «Stupide», fait irruption dans sa maison et son quotidien. La faculté du canidé à s’affirmer et à avoir ce qu’il souhaite, que cela plaise ou non, insuffle une nouvelle attitude rebelle à Henri, au grand dam de sa famille, qui se désagrège peu à peu autour de lui.
Que l’on ne se laisse pas décourager par le début de cette réalisation aux moments tant tragiques que comiques: si des blagues quelque peu graveleuses (un chien attiré par les hommes et les autres mâles de son espèce et qui se masturbe frénétiquement sur ou sodomise ces derniers respectivement, quelle finesse!) laissent présager du pire, elles cèdent bien vite la place à une sensibilité et un cynisme infusant un récit intelligent et émouvant bien que parfois cliché et longuet, narré par une voix off au ton littéraire mais surtout poétique.
Le film nous fait tout d’abord adopter le point de vue de l’écrivain, pour qui on ne peut s’empêcher de ressentir une certaine empathie, tant ses enfants paraissent insupportables (et stéréotypés): l’un passe son temps à se défoncer sans rien faire avec sa copine strip-teaseuse, l’autre se montre insolent envers sa mère pour avoir rater la dissertation qu’elle avait rédigée pour lui, le troisième est un monsieur parfait activiste écolo et la dernière une profiteuse n’ayant d’yeux que pour son petit ami militaire, lui aussi désagréable au possible. Toutefois, plus l’intrigue avance, plus la lumière se fait sur la véritable situation et la sympathie tourne. Le spectateur se verra alors offrir à plusieurs reprises des perspectives différentes sur une même situation, selon la vision pessimiste et autocentrée d’Henri ou celle plus ouverte et fraîche de ses enfants. Un film qui nous encourage donc à apprécier la vie que l’on possède et les gens qui nous entourent, même s’ils nous semblent étouffants, et à se remettre en question pour faire, à l’instar d’Henri, de notre vie quotidienne un beau roman.
Amandine Gachnang
Nom | Notes |
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Amandine Gachnang | 13 |
Alexandre Vouilloz | 14 |
Sabrina Schwob | 14 |