Maléfique : Le Pouvoir du Mal

Affiche Maléfique : Le Pouvoir du Mal
Réalisé par Joachim Rønning
Titre original Maleficent: Mistress of Evil
Pays de production U.S.A.
Année 2019
Durée
Musique Geoff Zanelli
Genre Fantastique, Aventure
Distributeur Walt Disney
Acteurs Angelina Jolie, Michelle Pfeiffer, Chiwetel Ejiofor, Elle Fanning, Sam Riley, Harris Dickinson
Age légal 12 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 822
Bande annonce (Allociné)

Critique

Là où Maléfique [2014) revoyait le conte de la Belle au Bois Dormant du point de vue de sa méchante - l’une des plus belles et terribles de l’imaginaire Disney - cette suite peine à décoller, malgré une démesure d’effets spéciaux.

Depuis qu’un vrai baiser d’amour (maternel) l’a éveillée de son sommeil éternel, Aurore (Elle Fanning) veille sur les Landes, le territoire magique où vivent toutes les créatures des bois et surtout sa marraine Maléfique (Angelina Jolie). Est toutefois venu le temps de la romance et lorsqu’elle se décide à épouser le prince Philippe, les haines séculaires entre le royaume des fées et celui des humains se réveillent, largement aidées par la mère du prince (Michelle Pfeiffer), avide de conquête.

Avec de telles actrices, on aurait pu assister à un magnifique face-à-face entre deux figures maternelles, deux incarnations du pouvoir. Et pendant un instant, le film hésite, tout comme Aurore qui doit choisir entre ses origines et sa future famille. Parce qu’elle doute de Maléfique, celle-ci se détourne du Bien et le spectateur du récit. Car si toute la suite dépend du choix de la puissante fée de revenir (à de meilleures dispositions), de peur sans doute que ces simples hésitations du cœur ne suffisent pas, les scénaristes y ont ajouté un peuple ailé en exil - celui de Maléfique -, un Chiwetel Ejiofor en dreadlocks et lentilles de contact bleues, des combats et des nuages noirs, des fumées rouges et des sorts, quelque chose qui doit s’apparenter à de l’humour dans un royaume fort fort lointain et…

Ah oui, il aurait aussi fallu des personnages! En tout cas davantage que l’air pincé d’une Michelle Pfeiffer qui semble caricaturer «la méchante des films pour enfants» et les petites moues tristes d’Elle Fanning, à une, deux, trois, beaucoup trop de reprises. La plus grande déception provient pourtant du rôle accordé à Maléfique. Si le film a bien retenu la leçon de la diversité et d’un féminisme qui consiste à ne pas dicter à l’héroïne quoi que ce soit, cela s’applique uniquement à Aurore. Que dire donc de celle du titre, qui a en tout et pour tout trois lignes de dialogue? Surface de projection de toutes les interprétations de celles et ceux qui l’entourent, elle en devient transparente.

Dommage qu’on ne puisse en dire autant de l’esthétique générale, qui oscille, selon les lieux et les moments du drame, entre le meilleur des images disponibles sur Google pour «fond d’écran avec fées à paillettes» et le pire des clips musicaux français du milieu des années 2000 (Najoua Belyzel, on pense à toi). Mais nous semblons nous être égarés, au même titre que les responsables de ce Maléfique 2 : quelqu’un a-t-il un rouet enchanté pour nous réveiller de ce cauchemar?

Adèle Morerod

Appréciations

Nom Notes
Adèle Morerod 7