Le Mangeur de pierres

Affiche Le Mangeur de pierres
Réalisé par Nicola Bellucci
Titre original Il Mangiatore di Pietre
Pays de production Suisse, Italie
Année 2018
Durée
Musique Teho Teardo
Genre Drame
Distributeur Cineworx
Acteurs Luigi Lo Cascio, Bruno Tedeschini, Vincenzo Crea
Age légal 12 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 820

Critique

Auteur de plusieurs documentaires - on citera l’excellent Nel Giardino dei Suoni (2009), présenté dans de nombreux festivals - Nicola Bellucci change de registre et aborde pour la première fois la fiction: Le Mangeur de pierres embarque le spectateur dans les vallées reculées du Piémont, proches des frontières françaises, dans un monde de passeurs, de migrants et de mafieux.

Cesare (Luigi Lo Cascio) est un ancien passeur qui vit tout seul avec son chien dans la montagne. Un jour d’automne, il découvre dans un torrent le corps d’un homme tué par deux coups de fusil. Il s’agit de son neveu Fausto. Une enquête est menée par une commissaire de police milanaise un peu glacée, Sonia di Meo (Ursina Lardi), dont les soupçons se portent assez rapidement sur la mafia locale de la drogue (dans laquelle la victime était impliquée), puis sur Cesare lui-même. La tension va monter encore d’un cran lorsque Sergio (Vincenzo Crea), un jeune garçon du village, repère un groupe de réfugiés africains dans une cabane abandonnée. En conflit avec son père et plusieurs habitants, Sergio veut quitter son pays et passer la frontière avec eux. En choisissant d’aider ce jeune et les migrants, Cesare, protagoniste solitaire, va s’engager, faire face à son destin et, dans une certaine mesure, se sacrifier…

Adaptation d’un livre de Davide Longo, le film de Nicola Bellucci se présente comme une suite de séquences distinctes, parfois peu en adéquation avec le déroulement chronologique des événements, et consacrées à chacun des principaux protagonistes. Les personnages sont d’ailleurs nombreux et le récit pas toujours explicite, lui qui repose notamment sur des échanges verbaux restreints et un jeu d’acteur retenu (seuls les visages sont expressifs). La caméra se montre discrète, le plus souvent immobile: l’écriture du film fait souvent penser à celle d’un documentaire et le spectateur est comme tenu à distance, au détriment peut-être de la lisibilité immédiate du message.

On peut certes apprécier l’économie des gestes et des moyens, l’absence de scènes de violence, mais certains détails de ce drame peuvent échapper. Histoire de conflits mafieux, de vengeances internes et de non-dits, Le Mangeur de pierres - la signification du titre devient claire dans la dernière partie du film - est un long métrage qui peut donner l’impression de s’orienter dans plusieurs directions: l’actualité (les migrants), la corruption, la mafia, les problèmes de filiation aussi, tout cela avec comme toile de fond (on respire…) la neige blanche, les Alpes et leur beauté sauvage, bleutée et souvent impressionnante.

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 14