Hors Normes

Affiche Hors Normes
Réalisé par Eric Toledano, Olivier Nakache
Titre original Hors Normes
Pays de production France
Année 2019
Durée
Musique Grandbrothers
Genre Comédie
Distributeur Ascot Elite
Acteurs Vincent Cassel, Hélène Vincent, Reda Kateb, Alban Ivanov, Bryan Mialoundama, Benjamin Lesieur
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 821
Bande annonce (Allociné)

Critique

Les réalisateurs d’Intouchables reviennent avec un sujet lourd: l’accueil de jeunes adultes autistes délaissés par le système social mais soutenus par des associations militantes. Un film presque sans faute qui annonce un nouveau succès populaire.

Dès la scène d’ouverture, on est plongé dans l’urgence. Montage serré, musique évoquant le compte à rebours, course-poursuite haletante, on se croirait en plein thriller. Pourtant, il s’agit bien de la dernière comédie dramatique du duo de réalisateurs Eric Toledano et Olivier Nakache. On y suit le travail conjoint de deux associations qui bouchent les lacunes d’un système social insuffisant pour l’encadrement de jeunes adultes autistes. Bruno (Vincent Cassel) supervise «La voix des justes» qui offre un toit et un cadre à ces personnes inadaptées, alors qu’au sein de «L’Escale», Malik (Reda Kateb) forme de jeunes rebelles au parcours difficile et s’occupe ainsi de ces oubliés de la société. En suivant au plus près ces travailleurs sociaux peu communs, les réalisateurs embarquent le spectateur dans un tourbillon d’émotions, de dévotion et d’humanité.

Aborder le handicap par un pathos flagrant peut sembler être une manière de contraindre le spectateur à une émotion facile. En effet, difficile de ne pas prendre parti pour les plus faibles! Dans Hors normes, on n’échappe pas à cette prise en otage par un dispositif catalysant des émotions évidentes. Néanmoins, le film propose bien plus qu’une chronique sur l’assistance portée à des personnes autistes. Au-delà de ces asociaux, les autres protagonistes s’affranchissent des contraintes extérieures pour construire un monde profondément humaniste: Bruno, Malik, leurs éducateurs et même les fonctionnaires de l’administration, tous brisent les normes et s’activent dans un ballet au service de leur prochain.

Inspirés du travail et de la véritable organisation de Stéphane Benhamou «Le Silence des justes», les auteurs n’ont pourtant pas favorisé une approche documentaire à ce sujet. La raison apparaît évidente quand on réalise que derrière le contexte hyper réaliste présenté dans le film, une vision idéalisée de la société, à la limite de l’utopie, est dessinée: les classes, les origines sociales ou encore les communautés religieuses apparentes perdent toute portée face à l’enjeu nucléaire qu’est le soutien aux marginaux. C’est positif sans être naïf, le film trouvant presque toujours le ton juste, probablement grâce à la formidable énergie qui se dégage d’un casting composé d’acteurs non professionnels et de comédiens habités par leur sujet. Le public aurait donc tort de se priver d’une escale pour écouter cette voix hors normes.


Blaise Petitpierre

Appréciations

Nom Notes
Blaise Petitpierre 16
Georges Blanc 18