Réalisé par | Waad al-Kateab, Edward Watts |
Titre original | For Sama |
Pays de production | Grande-Bretagne, U.S.A. |
Année | 2019 |
Durée | |
Musique | Nainita Desai |
Genre | Documentaire |
Distributeur | trigon-film |
Age légal | 16 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 821 |
Comment mettre en mots ce que seules des images peuvent exprimer?
«Une image vaut mieux que mille mots», telle pourrait être la devise de Waad al-Kateab qui nous offre celles filmées par ses soins (ainsi que par Edward Watts, qui la seconde) durant près de six ans. De la révolution étudiante contre la dictature de Bashar al-Assad au siège imposé par le régime suite à cette dernière, la cinéaste capture Alep de l’intérieur, nous emportant à travers les mésaventures d’une ville à l’agonie. Pour défendre son choix - celui de demeurer habiter dans une capitale bombardée quotidiennement de toute part - elle décide d’enregistrer son quotidien afin de l’offrir plus tard à sa fille, Sama, alors âgée d’une année. Se justifier, s’exprimer, partager par l’image ce que des mots ne sauraient jamais traduire. Le parti pris est osé, inouï tant son caractère brut peut a priori déstabiliser (d’une caméra constamment portée à des scènes d’une violence inconcevable) et, pourtant, magnifique.
Quel plus beau symbole de résistance pourrait-il y avoir qu’une caméra s’envolant au-dessus des ruines à la place de raids aériens? Quels mots ajouter pour exprimer un manque lorsqu’en filmant un jardin une minute, le public est directement saisi par l’absence jusqu’ici de verdure à l’écran? Bien que la narration par voix off soit constamment bienvenue et nécessaire, tout comme par la parole des personnes présentes, c’est toujours par le regard que Waad nous livre avec brio son quotidien douloureux. Je vous laisse par conséquent non plus me lire, mais découvrir par vos yeux une œuvre dirigée par les siens.
Pour Sama n’est pas un film de guerre parmi d’autres mais un éloge universel à la liberté et à la vie. On en ressort le regard véritablement changé sur notre quotidien privilégié, la gorge serrée certes, mais empli(e) d’une volonté nouvelle de révolution.
Anthony Bekirov
Nom | Notes |
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Anthony Bekirov | 20 |
Alexandre Vouilloz | 18 |
Georges Blanc | 19 |