Pavarotti

Affiche Pavarotti
Réalisé par Ron Howard
Titre original Pavarotti
Pays de production U.S.A.
Année 2019
Durée
Musique Matter Music, Chris Wagner
Genre Documentaire
Distributeur Pathé Films
Acteurs Spike Lee, Bono, Luciano Pavarotti, José Carreras, Plácido Domingo, Nelson Mandela
Age légal 8 ans
Age suggéré 10 ans
N° cinéfeuilles 820
Bande annonce (Allociné)

Critique

Après Made In America (2013) et The Beatles: Eight Days A Week (2016), Ron Howard continue dans sa lancée de biopic-documentaire-film musical en prenant cette fois-ci la direction de l’Italie. Place au ténor, à l’opéra, à la voix d’un des plus grands cantante du siècle!

Modène, 1935 - Modène, 2007. La vie de Luciano Pavarotti a été dédiée à la musique, au chant, mais aussi à l’humanitaire et à la démocratisation de l’opéra. Davantage perçu comme un art pouvant être populaire - notamment grâce au fameux Italien - ce genre musical est traité par Pavarotti avec une palette étourdissante d’émotions. On ne peut plus impliqué par les paroles qu’il performe, le chanteur met toute sa vie dans ses prouesses lyriques. Son enfance est marquée par la guerre, sa vie amoureuse par deux épouses et quatre filles, sa vie professionnelle par plusieurs managers, sa carrière par des concerts extraordinaires dans le monde entier. Avec parfois une nostalgie très prononcée, des vidéos d’archives et des photographies personnelles lient Pavarotti à son riche passé. Ces images ont d’ailleurs été étrangement modifiées par le réalisateur, qui semble y avoir ajouté une sorte de filtre lumineux et quelques poussières «d’époque», créant une profondeur de champ inexistante dans la photo d’origine. Certaines transitions au niveau du montage sont également surfaites et incohérentes avec le reste de l’esthétique du film. À la manière d’une présentation PowerPoint, certains plans se suivent dans des raccords parfois proches de l’amateurisme. Dommage, car les photos d’époque valent pour elles-mêmes, et n’auraient pas eu besoin de tous ces artifices typographiques et iconographiques hétéroclites.

Le film apparaît comme ludique, et j’en ressors plus au courant de tenants et aboutissants de l’art opératique. Les hommes seraient naturellement des barytons, et être un ténor relève d’une rareté précieuse. Fervent catholique, Pavarotti cumulera les heures d’entraînement pour parfaire ce «don de Dieu» qu’il a reçu, ainsi que les «amitiés» féminines qui se multiplient au fil du temps. La narration filmique est tenue par ces femmes - épouses, amies, chanteuses… - ainsi que par d’autres pointures de l’opéra, ses managers, ou même le chanteur Bono. C’est avec ce dernier que Pavarotti aura un de ses concerts humanitaires les plus connus, dans le cadre de l’annuel «Pavarotti & Friends». Près de deux heures d’images et de sons ont permis de raconter la vie tourbillonnante et troublante de cet artiste vocal hors pair. Le temps a parfois été long, et certains chapitres auraient pu être raccourcis. Bien que le biopic prenne parfois le ton de l’hagiographie, quelques côtés plus sombres sont malgré tout présentés. Mais l’homme est d’un optimisme à toute épreuve, son sourire habitant la moitié de son visage de grand enfant. Le film terminé, je sors de la salle, me racle la gorge, et, quelques arias tournant dans ma tête, je me prends à vouloir tout à coup à mon tour pousser la chansonnette…


Camille Mottier

Appréciations

Nom Notes
Camille Mottier 13