Ad Astra

Affiche Ad Astra
Réalisé par James Gray
Titre original Ad Astra
Pays de production U.S.A.
Année 2019
Durée
Musique Max Richter
Genre Science fiction, Drame
Distributeur Walt Disney
Acteurs Donald Sutherland, Brad Pitt, Liv Tyler, Tommy Lee Jones, Ruth Negga, Jamie Kennedy
Age légal 12 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 820
Bande annonce (Allociné)

Critique

Ad Astra arrive sur nos écrans, précédé d’une critique enthousiaste et de succès dans plusieurs festivals. Un film à la 2001, l’Odyssée de l’espace, avec Brad Pitt en vedette, et réalisé par l’excellent James Gray, un réalisateur à la maîtrise et à l’univers tout à fait particuliers. Tout ce qu’il faut pour frétiller d’impatience. Une impatience proportionnelle à la déception et au colossal ennui provoqués par cette œuvre obscure et finalement déjà vue à plusieurs reprises.

Voici donc l’astronaute Roy McBride (Brad Pitt), qui se lance dans une mission de sauvetage pour aller chercher son père qu’il croyait mort, mais qui est peut-être vivant quelque part du côté de Neptune et qui, de plus, pourrait avoir un lien avec une menace risquant de détruire la Terre. L’acteur compose un personnage à la fois obsessionnel et dépressif qui n’évolue guère tout au long de l’aventure. Le sentiment que l’on a est que James Gray ne sait pas trop où il veut aller, et part donc dans toutes les directions. On trouve dans Ad Astra un peu d’action et de science-fiction spatiale, mais aussi un peu d’écologie, de quête personnelle, de psychanalyse, de discours spirituel... Gray espère enrichir son film mais ne fait finalement que le noyer dans un étrange et très long magma. Les références avouées à 2001 et à Apocalypse Now ne sauvent pas de l’incrédulité ressentie. Les effets spéciaux sont certes ahurissants, mais paraissent exclusivement esthétiques.

James Gray soigne et stylise son film à l’extrême, à la manière de cette Nouvelle Vague dont il a souvent dit être un admirateur inconditionnel. Plans psychologiques intenses, zooms et travellings lents et introspectifs sur des visages graves, voix off pénétrante. Mais ce ne sont au final que des trucs destinés à nous faire croire qu’il a une histoire intéressante et forte à nous raconter. Il titille également les cinéphiles qui se demandent si, et si oui quand, on verra Tommy Lee Jones en chair et en os, autrement que sur des photos ou des écrans de tablettes. Et lorsque ce moment arrive enfin, cela fait belle lurette qu’on a commencé à s’en ficher. Le film contient aussi le vétéran Donald Sutherland qui se retrouve à jouer un rôle ne durant que quelques instants, un simple alibi pour enrichir le prestige de l’œuvre.

James Gray nous fait donc une avalanche de promesses dont aucune ne sera réellement tenue. Ad Astra n’est finalement rien d’autre qu’un luxueux exercice de style qui, à la manière du très surestimé Inception de Christopher Nolan, promet beaucoup, ravit la critique, ramasse de nombreuses récompenses, mais s’oublie illico.


Philippe Thonney

Appréciations

Nom Notes
Philippe Thonney 5
Georges Blanc 8
Alexandre Vouilloz 18