Varda par Agnès

Affiche Varda par Agnès
Réalisé par Agnès Varda
Titre original Varda par Agnès
Pays de production France
Année 2019
Durée
Genre Documentaire
Distributeur Agora
Acteurs Agnès Varda
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 819

Critique

«Je disparais dans le flou, je vous quitte…» C’est avec ces mots que se termine le documentaire Varda par Agnès, présenté (hors compétition) par la cinéaste elle-même au dernier Festival de Berlin et déjà diffusé sur Arte. Disparue un mois plus tard à l’âge de 90 ans, Agnès Varda retrace dans ce film son parcours de réalisatrice, cherchant à définir sa démarche de création qu’elle appelle la «cinécriture». Dès 2000, elle a donné beaucoup de «Leçons de cinéma» et de conférences à travers le monde et le film en propose plusieurs séquences.

Dans cet ultime long métrage la cinéaste procède à une incursion dans son univers personnel. Le film est constitué de deux volets temporels: le premier est consacré aux années 1954-2000, entre fictions et documentaires. Il débute avec La Pointe courte (1954) et se termine avec Les Cent et une nuits (1996). Le second chapitre parle de la suite de sa carrière et des nouvelles technologies qui l’ont amenée «à réinventer son travail» dès les années 2000 - avec l’utilisation en particulier d’une petite caméra numérique. Points de repère: Les Glaneurs et la glaneuse (2000) et Visages Villages (2017). «Entre les deux parties de mon film, précise la cinéaste, il y a un petit rappel de mon travail de photographe. Dans ma vie j’ai fait des films très variés et je souhaitais expliquer ce qui m’a amenée à faire ce travail durant tant d’années. Pour moi trois mots sont importants: l’inspiration, la création et le partage. L’inspiration est la raison pour laquelle tu fais un film. (…) La création est la manière de le faire. (…) Le troisième mot est le partage. Tu ne fais pas des films pour les regarder seule, tu fais des films pour les montrer. Les gens sont au cœur de mon travail.»

Varda par Agnès comprend des extraits de films, des séquences explicatives et des interviews (Sandrine Bonnaire, par exemple, à propos de Sans toit ni loi, 1985). Le documentaire évoque des secrets de tournage, rappelle des succès ou des échecs de la réalisatrice, considérée comme une figure importante de la Nouvelle Vague française (dès les années 50-60). En ce sens il est un véritable autoportrait et une plongée poétique et intimiste dans une œuvre cinématographique très personnelle. Il se présente comme un film de montage, dans lequel Agnès Varda glisse ce qu’elle veut qu’on garde en mémoire et fait vivre ses souvenirs, tout cela en présence, dans le film, d’un public qui l’écoute et qu’elle semble guider. On passe d’une époque à l’autre, d’un engagement à un autre (féminisme, migration, problèmes sociaux, etc.)

En 2006, elle investit dans une exposition (de la Fondation Cartier pour l’art contemporain) qu’elle intitule «L’Île et Elle», autour de l’île de Noirmoutier; elle tourne Les Veuves de Noirmoutier, donnant la parole à plusieurs femmes qui viennent de perdre leurs maris. Une autre rétrospective filmique relate les nombreuses rencontres avec des représentants du monde du spectacle et d’ailleurs (Jean Vilar, Gérard Philipe, Jean-Luc Godard, ou encore Fidel Castro, les Black Panthers, etc.) Elle évoque souvent le temps qui s’en va, le vieillissement, la mort aussi, en particulier celle du cinéaste Jacques Demy avec qui elle a vécu.

Varda par Agnès possède une évidente composante sensible et humaniste. C’est l’ultime message d’une cinéaste qui cherche à mettre en évidence ce qu’elle souhaite que l’on retienne de son œuvre.


Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 15
Sabrina Schwob 15