Ça : Chapitre 2

Affiche Ça : Chapitre 2
Réalisé par Andy Muschietti
Titre original It Chapter Two
Pays de production U.S.A.
Année 2019
Durée
Musique Benjamin Wallfisch
Genre Epouvante-horreur
Distributeur Fox-Warner
Acteurs James McAvoy, Bill Hader, Jessica Chastain, Bill Skarsgård, Isaiah Mustafa, Jay Ryan (III)
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 819
Bande annonce (Allociné)

Critique

Vingt-sept ans après les événements du premier opus, de nouvelles vagues de violence envahissent la ville de Derry, poussant Mike Hanlon (Isaiah Mustafa), désormais adulte, à faire appel aux autres membres du club des ratés afin qu’ils tiennent leur promesse: si Ça, alias Grippe-Sou le clown (Bill Skarsgård), venait à refaire surface, ils se réuniraient à nouveau pour le tuer. Ils vont alors devoir faire face à un passé, depuis oublié, et vaincre leurs peurs afin de débarrasser le monde de la présence maléfique et rigolarde de Grippe-Sou…

Cette suite au premier chapitre de Ça, dont la qualité lui avait permis de récolter un grand succès, suscitait beaucoup d’attentes mais aussi de craintes: ferait-elle aussi bien que son prédécesseur? La recette n’est-elle pas déjà dépassée? La réponse est: oui et non. Le film est en effet très réussi et devrait plaire aux adeptes du premier car il suit les mêmes codes. Et pourtant, Andy Muschietti a le bon goût de ne pas nous resservir deux fois le même plat, sauf dans les moments horrifiques, qui semblent un peu répétitifs. Le film ne fait d’ailleurs pas vraiment peur - l’effet de surprise est passé - mais reste efficace et présente plusieurs moments quelque peu angoissants. Qu’à cela ne tienne, car l’intérêt de ce chapitre deux réside ailleurs.

La réalisation est à la fois inquiétante, très drôle et très émouvante (même si la conclusion cinématographique se révèle moins bouleversante que la romanesque, modification d’ailleurs thématisée dans le film, comme un clin d’œil aux fans du livre). Malgré les presque trois heures affichées au compteur, on ne s’ennuie jamais, à tel point qu’une durée plus courte aurait paru insatisfaisante. Comme dans le précédent film, Grippe-Sou le clown n’est finalement qu’un prétexte servant à exposer une horreur loin d’être surnaturelle, les monstres du quotidien. Ils prennent ici la forme de la profonde volonté d’oublier un passé traumatique et par conséquent ne pas en tirer de leçons, reproduire les mêmes schémas ou, pire, les mêmes erreurs. Cette idée s’illustre par ailleurs dans les allers-retours de la narration entre passé (enfance des personnages) et présent (âge adulte), structure figurant dans le livre, mais que le premier chapitre filmique avait délaissée, et qui insiste sur le caractère indissociable des deux époques. Ainsi que le montrent certaines altercations entre les «ratés» et Grippe-Sou, ce dernier a encore du pouvoir sur eux car ce sont les maux de leur enfance qui continuent à les hanter: les personnages n’ont pas pu avancer. Partir de Derry et oblitérer les événements qui s’y sont déroulés ne les ont pas rendus plus forts, au contraire. La mémoire, l’amitié, le fait de grandir et de perdre les deux premiers: des thèmes universels trouvent une résonance chez les «ratés» adolescents et adultes et, à n’en pas douter, pour les spectateurs adolescents et adultes également. Ce n’est finalement pas tant un film d’horreur qu’un drame, et un bon.


Amandine Gachnang

Appréciations

Nom Notes
Amandine Gachnang 17