Réalisé par | John Crowley |
Titre original | The Goldfinch |
Pays de production | U.S.A. |
Année | 2019 |
Durée | |
Musique | Trevor Gureckis |
Genre | Drame |
Distributeur | Warner |
Acteurs | Jeffrey Wright, Nicole Kidman, Luke Wilson, Sarah Paulson, Ansel Elgort, Oakes Fegley |
Age légal | 12 ans |
Age suggéré | 14 ans |
N° cinéfeuilles | 820 |
Un excellent roman ne fait pas forcément un grand film, quand bien même il raconte une histoire bouleversante, celle d’un gosse de 13 ans, Theo Decker (Oakes Fenkley et Angel Elgort), qui perd sa mère dans un attentat au Metropolitan Museum of Art de New York, alors qu’elle venait de revenir sur ses pas dans une salle déjà visitée. Choqué, mais indemne, il s’en sort en emmenant avec lui une chevalière et un tableau ancien très précieux, les deux objets déployant la suite de l’histoire. Adapté du roman éponyme (Prix Pullitzer en 2014) de Donna Tartt, la photographie du film est élégante et très soignée – faisant en cela écho à la restauration de l’antiquaire qui recueille l’enfant – et le casting éblouissant, mais la narration ne suit pas. Cette réalisation ne tient en effet pas ses promesses, car elle manque d’un point de vue affirmé. Certes, il est difficile de rendre la complexité du roman initial, mais à vouloir tout raconter et tenir, on risque de perdre le spectateur.
Suffit-il en effet de revenir à plusieurs reprises sur le drame en effectuant de nombreux retour en arrière pour en faire saisir le traumatisme ? En outre, que veut souligner John Crowley : la difficulté à devenir adulte ? l’accueil d’une famille dysfonctionnant ? la culpabilité d’un enfant à ne pas avoir été aux côtés de sa mère à l’instant fatal ? le retour raté d’un père alcoolique ? l’amitié et l’adolescence avec ses tentatives à risque ? la nécessité de se choisir un mentor, père de substitution (Jeffrey Wright) ? l’emprunt devenu vol ? « Le chardonneret », l’œuvre de Carel Fabritius (1622-1654), devenu métaphore ? …
Les niveaux s’entrelacent et perturbent le rythme de ce film qui par moment souffre d’accélérations et d’ellipses, alors que d’autres séquences ralentissent le développement déjà compris. Par ailleurs, la froideur des comédiens et notamment par celle de Nicole Kidman génère un sentiment de mise à distance qui freine l’émotion. Et lorsque cette dernière n’infuse pas la beauté des images, on tourne alors les pages d’un livre d’art, on admire les détails d’une peinture hollandaise sans éprouver beaucoup de compassion pour le devenir d’un gosse pris dans une tragédie.
Serge Molla
Nom | Notes |
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Serge Molla | 13 |