loulou

Affiche loulou
Réalisé par Nathan Hofstetter
Pays de production Suisse
Année 2019
Durée
Genre Documentaire
Distributeur Outside the Box
Age légal 6 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 818

Critique

Depuis 2011, Nathan Hofstetter documente son basculement dans la schizophrénie. Avec sa caméra, il nous embarque lors de ses crises, ses rémissions, ses confidences avec ses amis, sa famille et ses amours. Ainsi, il crée un poème filmique beau, touchant et sensible, mais n’évite pas certains écueils du «film-thérapie».

«Les fous sont les explorateurs malchanceux de l’invisible.» Cette citation ouvre Loulou, autoportrait du cinéaste Nathan Hofstetter, victime de schizophrénie paranoïde. Très vite, le spectateur perçoit cette hypersensibilité dans l’art qu’a Nathan pour capter des instants, des paysages ou des simples éléments de décors à la beauté étrange et fascinante. Le réalisateur dispose d’un don évident pour nous transmettre cet «invisible beauté».

On ne peut qu’être admiratif face au courage qu’a ce jeune homme pour se mettre à nu afin de déconstruire et communiquer son état psychiatrique. Si le tableau qu’il livre de lui-même, ainsi que de ses «camarades» rencontrés lors de diverses hospitalisations, soulève des questions intéressantes, on peut regretter que cette dimension ne soit traitée que très superficiellement. Très vite, le film dévie sur les proches de Nathan. Bien que ces derniers aient sûrement joué un rôle crucial dans sa rémission, le propos initial dérive pour aboutir sur un film de famille intimiste, par lequel le spectateur ne se sent plus forcément très concerné. Si la création de ce long métrage a probablement été une démarche nécessaire et réparatrice pour son auteur, il ne l’est pas forcément pour le spectateur. Heureusement, il demeure cette beauté surréaliste qui s'en dégage tout au long du film.

Aujourd’hui, Nathan va mieux et Loulou clôt un cycle de trois films mettant en scène sa maladie. Vivement que son regard singulier capte de nouvelles images belles et troublantes dans un contexte un peu moins autocentré.


Blaise Petitpierre

Appréciations

Nom Notes
Blaise Petitpierre 13