Les Particules

Affiche Les Particules
Réalisé par Blaise Harrison
Titre original Les Particules
Pays de production France, Suisse
Année 2019
Durée
Musique Elg
Genre Drame, Fantastique
Distributeur Cineworx
Acteurs Thomas Daloz, Néa Lüders, Salvatore Ferro, Léo Couilfort, Nicolas Marcant, Emma Josserand
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 818
Bande annonce (Allociné)

Critique

P.A. (Thomas Daloz) mène une vie d’adolescent ordinaire dans le Pays de Gex, à la frontière franco-suisse. Il a ses amis, avec qui il fait du camping et joue de la musique, fréquente une fille (Néa Lüders), atteinte d’une mystérieuse maladie mais pleine de charme, et fait partie d’une harmonie, où il joue du saxophone baryton.

Toutefois, une différence de taille le distingue des autres: P.A. observe d’étranges phénomènes autour de lui, tel un champ semblant s’affaisser sur lui-même ou des animaux s’évaporant en plusieurs petites fractions de matière. Ces anomalies trouvent une explication dans la présence non loin de là du CERN et surtout du LHC, son puissant accélérateur de particules.

Malgré la sélection de ces Particules dans la Compétition internationale du NIFFF, que ceux qui souhaitent et s’attendent à visionner un film purement fantastique ou de science-fiction passent leur chemin: il s’agit là d’un teen movie comme on a tant l’habitude d’en voir, avec en plus une dimension presque documentaire, du fait de l’expérience passée du réalisateur Blaise Harrison dans le domaine. Cela ne serait pas dérangeant si l’histoire adolescente narrée n’était pas ennuyeuse et l’esthétique, excepté quelques beaux plans, peu extravagante, ceci s’expliquant par la volonté d’Harrison de coller au réel. Un revirement de situation final amène un sursaut d’intérêt à la trame, mais ses implications sont à peine exploitées, tout comme l’argument fantastique - et même scientifique - passe à la trappe, ce qui est vraiment dommage. De plus, il serait plus facile de s’intéresser aux personnages et à leur vie s’ils n’étaient pas à la limite du supportable. P.A. et Roshine, sa copine, sont très attachants, cependant on ne peut pas en dire autant de leurs amis. Par ailleurs, le jeu d’acteur de ceux-ci n’est pas toujours convaincant et certaines situations peu crédibles ou clichées. Les conditions sont donc mauvaises pour installer un investissement émotionnel et la sauce a du mal à prendre.

On peut toutefois saluer la capacité du film à diffuser une ambiance morose, par un hiver gris, une violence sous-jacente et l’apparent désintérêt des parents des protagonistes envers leur progéniture. La dimension fantastique et scientifique est tout de même mise à contribution par le biais des métaphores qu’elle dégage: l’accélérateur de particules fait finalement l’inverse de ce que les scientifiques du CERN essaient de recréer (les conditions post-Big Bang), puisqu’il n’engendre pas de la matière en faisant se collisionner des particules. Au contraire, il détruit la matière en séparant les particules. Cela symbolise les changements dans la vie de P.A., la destruction de son innocence, d’une de ses amitiés, d’une certaine solitude, et de plusieurs autres éléments représentant le passage à l’âge adulte. Cela figure également la fragmentation de la psychologie de P.A., sa fragilité. Malgré quelques bonnes idées, Les Particules n’est pas un film inoubliable ni vraiment passionnant, mais il aura le mérite d’exorciser la peur de la potentielle création d’un trou noir qui avait accompagné la mise en opération de l’accélérateur de particules en 2008.


Amandine Gachnang

Appréciations

Nom Notes
Amandine Gachnang 10
Serge Molla 11
Alexandre Vouilloz 10