Roubaix, une lumière

Affiche Roubaix, une lumière
Réalisé par Arnaud Desplechin
Titre original Roubaix, une lumière
Pays de production France
Année 2019
Durée
Musique Grégoire Hetzel
Genre Thriller, Drame
Distributeur Xenix
Acteurs Roschdy Zem, Sara Forestier, Léa Seydoux, Antoine Reinartz, Chloé Simoneau, Betty Cartoux
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 817
Bande annonce (Allociné)

Critique

Roubaix, une lumière, présenté cette année au Festival de Cannes, est la dernière réalisation d’Arnaud Desplechin, notamment connu pour le film Un conte de Noël, sous-titré Roubaix! Or, ce nouveau long métrage se passe également à Noël et dans la ville de Roubaix, mais la bourgeoisie et les affaires de famille cèdent la place à une riche galerie de policiers et de malfrats…

Desplechin propose en effet une plongée dans une ville française où règnent la misère et la petite criminalité, en mettant en scène le quotidien d’un commissariat local pendant la période des fêtes. La première partie du film plante le décor et les protagonistes, avec plusieurs enquêtes plus ou moins anecdotiques, de la simple fugue au braquage de boulangerie, en passant par le faux témoignage. Le propos n’est jamais dénonciateur et s’efforce de peindre avec un réalisme teinté de tendresse des personnages victimes d’un quotidien rude, qu’il s’agisse des agents ou des prévenus. Ce point de vue est matérialisé par le flegmatique commissaire Daoud, interprété brillamment par Roschdy Zem.

La seconde partie du film se concentre sur une affaire plus précise, avec la mise en garde à vue de deux jeunes femmes (Léa Seydoux et Sara Forestier), accusées d’avoir assassiné une de leurs voisines. Les interrogatoires de ces suspectes offrent une véritable réflexion sur le récit policier et son caractère incertain: les déclarations contradictoires des deux femmes, mais également les stratégies de manipulation mises en place par les inspecteurs dans le but d’obtenir des aveux, brouillent la frontière entre vérité et mensonge, fiction et réalité. Malgré un rythme assez lent, on suit avec une certaine fascination des témoignages aux rebondissements multiples, jusqu’à découvrir la solution d’une affaire d’une banalité paradoxalement passionnante.

Somme toute, l’ambiance du film rappelle le meilleur du polar contemporain, comme par exemple les romans de Fred Vargas: des flics hauts en couleur et touchants, des criminels explicitement victimes de leur condition socio-économique et débordant d’humanité, et, au centre du récit, une ville - en l’occurrence Roubaix - avec ses bas-fonds, ses secrets et son étrange beauté.


Noé Maggetti

Appréciations

Nom Notes
Noé Maggetti 16
Serge Molla 16
Geneviève Praplan 12
Georges Blanc 16