Made In China

Se brouiller violemment avec son père et... disparaître, dix années durant. C’est un choix que François, un jeune photographe d’origine asiatique, assume. Sauf qu’en apprenant la grossesse de sa femme, la tentation de renouer avec son passé déserté devient vite irrésistible. Toutefois, cette heureuse nouvelle suffira-t-elle à effacer la rancœur d’un père impassible?

Pour quiconque ayant une expérience - aussi maigre soit-elle - de la comédie, la réponse à la question ne fait aucun doute: comme souvent avec ce genre, le dénouement s’avère assez prévisible. Du reste, il est toujours problématique qu’une comédie soit exempte d’humour et de drôlerie: c’est un peu comme si une comédie musicale évacuait ses séquences chantées. Ainsi, les quelques scènes où l’on aperçoit des protagonistes ricaner apparaissent tels des aveux de totale lucidité: riez spectateurs, riez à la manière de ceux que vous voyez!

Il serait injuste cependant de condamner totalement ce film tant il respire la générosité. Le cadre est toujours travaillé. Le réalisateur, Julien Abraham, s’attelle à construire, par la variété des échelles de plan, ainsi que par la diversité des angles de prises de vue, de vrais personnages convaincants (quelques performances d’acteur laissent néanmoins à désirer). Les transitions et quelques scènes plus attractionnelles témoignent de l’attention particulière portée au rythme - attention bénéfique puisqu’en effet on ne s’ennuie jamais vraiment. Dès lors, malgré une impression générale en demi-teinte, le talent de metteur en scène de Julien Abraham suffit pour que l’on s’intéresse à ce Made In China.