Réalisé par | Jonah Hill |
Titre original | Mid90s |
Pays de production | U.S.A. |
Année | 2018 |
Durée | |
Musique | Atticus Ross, Trent Reznor |
Genre | Comédie dramatique |
Distributeur | Filmcoopi |
Acteurs | Katherine Waterston, Lucas Hedges, Sunny Suljic, Na-kel Smith, Olan Prenatt, Gio Galicia |
Age légal | 12 ans |
Age suggéré | 14 ans |
N° cinéfeuilles | 812 |
Jonah Hill relate avec subtilité, dans un récit inspiré de son propre vécu, le parcours de Stevie, qui cherche à intégrer un groupe de skateurs plus âgés et expérimentés que lui, l'entraînant précocement dans l’adolescence.
Stevie (Sunny Suljic), 13 ans, ne part pas gagnant dans la vie. Une mère célibataire aux relations amoureuses tumultueuses et passagères, un frère qui décharge sa violence intérieure en le frappant de ses poings. Absence de lien parfaitement exprimé lors d’un repas familial au restaurant, où il est difficile d’identifier la configuration spatiale à table, les personnages regardant devant eux, et les plans les saisissant isolés dans l’espace de leur solitude. Au sein de cet environnement peu propice au développement, Stevie ne demande rien, ou pas grand-chose, juste un geste, un regard, une requête, n’importe quoi qui lui confirmerait qu’il existe socialement.
Mid90s capte avec beaucoup de finesse les enjeux qui se présentent à Stevie lorsqu’il souhaite intégrer un groupe que le skate réunit. Comme dans Paranoid Park (Gus Van Sant, 2007) ou Ken Park (Larry Clark et Edward Lachman, 2003) derrière cette passion commune, se cachent également des parcours de vie perturbés, un cadre familial déséquilibré, entraînant chez eux une tendance à l’autodestruction. Parvenant aussi bien à dresser un portrait individuel de chacun d’eux - qui obtiennent avec Mid90s leur premier rôle au cinéma, à l’exception de Sunny Suljic -, qu’à montrer les dynamiques et les oppositions qui se créent dès lors qu’il faut pouvoir être reconnu au sein de l’équipe. La prestation de Sunny Suljic impressionne: les émotions qui se dessinent sur son visage, sans exagération, expriment les tensions intérieures au moment de devoir prouver au groupe sa témérité, ou la joie béate face à un geste de reconnaissance. Au lieu d’insister sur la pression qu’exerceraient ses nouveaux amis sur le protagoniste, Jonah Hill révèle surtout l’image que Stevie pense devoir donner de lui-même pour être accepté, et dénonce dans une séquence finale l’écart entre des images trompeuses (celles de la TV?) représentant une vision idéalisée des skateurs et l’absence de repères et d’horizons qui habitent leur quotidien.
Sabrina Schwob
Nom | Notes |
---|---|
Sabrina Schwob | 16 |
Kevin Pereira | 17 |