Curry Western

Dévoré par un tigre, un père indien laisse derrière lui une propriété à la valeur économique intéressante: voici ce qui motive Sheela, sa fille émigrée en Angleterre, et son mari Simon, une sorte d’écrivain raté, à se rendre en Inde. Sur place, un hippie grossier les reçoit en prétendant être le fils spirituel du père de Sheela, et s’autoproclame, de cette manière, digne héritier du domaine. A partir de là débute une longue descente aux enfers poussive, tant pour le couple britannique que pour... le spectateur.

Car, disons-le franchement : ce Curry Western apparaît comme un plat sans saveur. Mais, au vu de ses ingrédients, est-ce vraiment surprenant ? Un ressort comique réchauffé, et insuffisant pour masquer son arrière-goût péremptoire. Des acteurs fades qui manquent cruellement d’intensité dramatique. Un scénario potache qui marque plus par son âpreté que par sa sucrosité - car l’idée d’opérer un syncrétisme des genres et des tonalités (absurde, comique, mélodramatique, politique) aurait effectivement pu produire un mélange savoureux. Et pour couronner le tout, une cuisson interminable d’un peu plus d’une heure quarante où l’envie de déguerpir s’intensifie à mesure que le film avance.

En définitive, le résultat de cette dégustation est implacable : l’absence d’épices et d’assaisonnement rend paradoxalement ce Curry Western indigeste.