Pokémon Détective Pikachu

Accompagnée d’une musique aux longues notes étouffées, la caméra creuse l’espace d’un intrigant laboratoire qui se dresse dans la nuit au beau milieu de steppes désertiques, à l’abri des regards indiscrets. Tout est, dès l’incipit, mis en place afin de plonger le spectateur dans ce que le programme lui promettait : une quête de science-fiction aux multiples rebondissements en présence de ses compagnons d’enfance préférés : les Pokémons.

Seulement voilà, hormis ravir les fans en insérant à chaque plan une multitude de ces créatures dans un décor qui, il faut l’admettre, est impressionnant (des villes comme Rhyme City garnies de néons en tout genre rappellent d’ailleurs les références du réalisateur, de Blade Runner à Star Wars), la mise en scène est aussi pauvre que prévisible. On peut certes saluer les efforts de l’équipe, qui donne le rôle principal du film à un acteur afro-américain (Justice Smith) tandis que Ryan Reynold prête sa voix à Pikachu. Tout comme ceux d’Henry Jackman, qui inclut dans la bande originale des notes du jeu vidéo dont le film est tiré. Cependant, ces attentions louables n’améliorent pas un jeu d’acteur franchement moyen ne parvenant pas, malgré la situation dramatique dans laquelle les personnages se trouvent, à émouvoir le spectateur. Elles ne suffisent pas non plus à défaire la musique d’une mélodie grossière soutenant l’action de bout en bout et alourdissant le récit. Finalement, c’est par ailleurs principalement ce dernier qui pèche, puisque ses péripéties sont attendues pour chaque spectateur ayant déjà vu ne serait-ce qu’une poignée de films d’aventures hollywoodiens.

Nostalgiques des dessins animés ou amateurs de jeux vidéo, si vous souhaitez voir ce que les effets spéciaux numériques peuvent faire de ces adorables Pokémons, foncez! Sinon, il serait peut-être temps de ressortir ce bon vieux Game Boy afin d’aller les chercher vous-même dans ces touffes d’herbes qui ont accompagné nos jeunesses.