Walter

Walter se présente comme une comédie légère portant sur les difficultés rencontrées par un securitas d’origine africaine à concilier sa fonction, épuisante, de responsable dans un supermarché et son rôle de père de famille. Pourtant, ce projet échoue lamentablement.

Au lieu d’exploiter cette veine timidement dessinée au début du film, Walter lui préfère un n’importe quoi graveleux et pesant. Dérangé pendant la nuit, suite au déclenchement d’une alarme provoquée par la présence d’intrus dans le supermarché, Walter doit se rendre sur les lieux. Les malfrats, une bande de bras cassés, frustrés et lubriques pour la plupart, parviennent à enfermer Walter, tout en lui faisant subir différentes humiliations. Après s’être résigné, le protagoniste, hors de lui-même, finit par se venger…

On pourrait s’attarder longuement à dénoncer la trivialité des dialogues, le renforcement des stéréotypes quant aux habitants des banlieues, la représentation dichotomique et douteuse entre un homme intégré et docile et des attardés majoritairement issus de l’immigration, le traitement de la violence comme un jeu banal… Mais une image restituerait plus fidèlement l’esprit du film. Celle d’un jeu d’enfants, où un bambin demande aux autres s’ils ont peur de l’homme noir avant de courir derrière eux pour les attraper, en même temps que ceux-ci s'enfuient en criant dans tous les sens. Impossible dans mon cas de tenir plus d’une heure face à un tel film. Quelqu’un pour relever le défi?