Qui m'aime me suive!

Un petit village de pierre dans le sud de la France, où la douceur du soleil, la mer et l’horizon à perte de vue ont de quoi faire rêver. Ce décor idyllique constitue la toile de fond de ce qui s’annonce comme un drame social.

En effet, Qui m’aime me suive!, porte d’abord sur la précarité économique d’un couple vieillissant, situation qui révèle ou exacerbe le dysfonctionnement de leur ménage. Catherine Frot, avec son énergie et son rayonnement, offre une belle prestation dans le rôle d’une femme qui s’est longtemps résignée au silence et aux cachotteries pour ne pas donner d’occasion à son mari, Gilbert (interprété par un Daniel Auteuil nerveux et égoïste) de déverser sa colère sur elle. Enfin décidée à écouter ses propres envies, elle partira rejoindre Etienne (Bernard Le Coq), avec qui Gilbert avait fait les 400 cents coups durant sa jeunesse.

Quoique le parcours de Gilbert soit un peu trop attendu, du vieil ours grognon et aigri au nounours bienveillant (grâce à un abandon, puis le contact avec un être innocent), celui de Simone surprend, et son imprévisibilité n’est pas sans effet sur le récit lui-même, puisqu’on ne sait jamais exactement où il nous mène. Cela n’empêche pourtant pas au final d’éviter tout manichéisme: alors que Simone apparaît d’abord comme victime de la méchanceté de son mari, son comportement par la suite volage conduira à quelques négligences de sa part pour son entourage.

Si Qui m’aime me suive ! est considéré comme une comédie, elle n’invite pas nécessairement à rire. Le film n’en demeure pas moins un feel good movie, plutôt efficace, quoique trop superficiel pour que l’on puisse s’en souvenir après la projection.