Dumbo

Affiche Dumbo
Réalisé par Tim Burton
Titre original Dumbo
Pays de production U.S.A.
Année 2019
Durée
Musique Danny Elfman
Genre Famille, Aventure
Distributeur Walt Disney
Acteurs Danny DeVito, Colin Farrell, Michael Keaton, Alan Arkin, Eva Green, Nico Parker
Age légal 6 ans
Age suggéré 6 ans
N° cinéfeuilles 809
Bande annonce (Allociné)

Critique

Le cirque itinérant Medici bat de l’aile mais l’arrivée d’un curieux petit éléphant aux oreilles démesurées pourrait bien changer la donne. Holt Farrier (Colin Farrell) et ses deux enfants vont se lier d’amitié avec l’animal et l’aider à maîtriser son don extraordinaire…

Après Cendrillon, La Belle et la Bête et consorts, voici le nouveau remake des classiques de Disney en prises de vue réelles. «Super!», s’exclameront les amateurs; «Encore!», se lamenteront les sceptiques. La différence étant que, cette fois-ci, Tim Burton est aux commandes. On s’attend alors à ce que le réalisateur y inscrive son approche personnelle. C’est ce qu’il fait, en ne proposant pas une «simple» transposition de l’animation, mais une véritable réécriture incluant ses thèmes favoris. En effet, le début du film, qui présente le cirque et sa troupe, diffuse une douce nostalgie et un amour pour les freaks, tels qu’on les rencontre dans tous les travaux du cinéaste, sous une forme ou une autre. D’ailleurs, Dumbo est initialement perçu comme un monstre dont on se moque, qui ne trouve pas sa place. C’est également le cas de Holt, revenu de la guerre en y ayant laissé son bras gauche, qui n’est plus un soldat mais qui n’est plus vraiment la vedette de cirque qu’il était auparavant non plus.

 Si l’on peut déplorer un léger manque de créativité étrange par rapport aux œuvres burtoniennes précédentes, celle-ci fonctionne tout de même très bien, pour peu qu’on soit conscient qu’elle ne joue plus sur le même registre, puisqu’il s’agit avant tout d’une production des studios Disney. À ce propos, le film tient un discours plutôt ambigu. On ne peut s’empêcher d’observer un rapprochement entre la figure de Walt Disney et le personnage de Vandevere (Michael Keaton), qui rachète le cirque de Max Medici (Danny DeVito) pour l’intégrer à un immense parc d’attraction nommé Dreamland (suivez mon regard). Le décalage entre Medici et Vandevere, entre le cirque plein d’authenticité et le parc clinquant, pourrait faire écho à l’écart entre Burton et Disney, entre les premières réalisations du premier et celles qu’il a effectuées sous le pavillon du deuxième. Évidemment, cette lecture pourrait paraître un peu ironique étant donné les circonstances. Mais en sachant que le cinéaste avait, au tout début de sa carrière, travaillé pour les studios avant de se faire licencier pour sa noirceur, pour être ensuite récupéré des années plus tard avec Alice aux pays des merveilles, Burton pourrait bien tenter de faire passer un message sur les méthodes de la firme…

Dumbo n’en reste pas moins un film familial très émouvant, autant par le fond que par la forme. Il est parsemé de plans d’une poésie bienvenue (à l’image du chapiteau se déchirant pour laisser apercevoir le ciel et la lune) et accompagné de la musique toujours aussi enchanteresse de Danny Elfman, que l’on reconnaît entre mille. De plus, LA scène qui en a traumatisé plus d’un lors de la découverte du film étant enfant (si vous en faites partie comme moi, vous voyez très bien de laquelle il s’agit) a droit à un bel hommage. Finalement, le message - il faut avoir confiance en soi, libérer non seulement les animaux mais aussi sa passion - saura inspirer les plus réceptifs et exaspérer les autres.


Amandine Gachnang

Appréciations

Nom Notes
Amandine Gachnang 17