Sunset

Affiche Sunset
Réalisé par László Nemes
Titre original Sunset
Pays de production Hongrie, France
Année 2018
Durée
Musique László Melis
Genre Drame
Distributeur Agora
Acteurs Vlad Ivanov, Juli Jakab, Evelin Dobos, Marcin Czarnik, Judit Bárdos, Benjamin Dino
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 809
Bande annonce (Allociné)

Critique

1913, dans l’Empire austro-hongrois. Írisz Leiter (Juli Jakab), une jeune femme orpheline, revient à Budapest après de longues années passées à Triest, dans le but de travailler dans l’illustre chapellerie Leiter, autrefois tenue par ses parents.

Le nouveau propriétaire, Oszkár Brill (Vlad Ivanov), ne l’embauche pas, toutefois une nouvelle inattendue retient Írisz à Budapest : elle apprend qu’elle a un frère, dont elle ignorait l’existence. Elle découvre également que ce dernier a assassiné un comte et qu’il fomente une attaque plus grave encore… Déboussolée, Írisz va alors tenter d’élucider le mystère qui entoure son frère et la chapellerie de ses parents.

À la fin de la séance, on se sent un peu perdu, avec l’impression de n’avoir pas tout compris, d’avoir été laissé de côté. Peut-être faut-il être connaisseur de l’histoire de l’Empire austro-hongrois pour éviter cette déconvenue. Une explication à ce sentiment de détachement réside dans le caractère visuellement magnifique et léché du film (on a parfois l’impression d’être projeté dans un tableau) qui contraste avec un manque d’investissement émotionnel de la part du spectateur. En effet, durant les (trop longues) 2 h 21 du métrage, on s’attache peu à l’héroïne, voire à l’ensemble des personnages. Írisz est sans arrêt en train de faire l’exact contraire de ce que les autres lui disent et semble toujours regretter ses choix à la seconde où elle les exécute, ce qui devient vite lassant et même irritant. Elle paraît également ne pas savoir comment se positionner par rapport à son frère (est-elle dans son camp ou contre lui?) et entretenir une relation trouble avec lui (on n’est jamais tout à fait certain de son identité, et elle porte ses vêtements à une occasion, comme s’ils ne faisaient plus qu’un). Le jeu froid de l’actrice mêlé à la dimension sonore parfois incertaine (on ne sait pas toujours qui parle en off) et aux plans souvent très serrés sur les visages crée une impression générale de malaise et ce dès le début, pour aboutir à une explosion de violence finale, soulagement ou tragédie selon le point de vue. Sunset pourrait être résumé par une citation de l’un des complices du frère d’Írisz concernant les chapeaux Leite r: « Sous leur grande beauté, ils cachent toute l’horreur du monde ». Le film de Nemes est conçu de la même manière, mais l’horreur qu’il voudrait dénoncer est finalement absorbée par la dimension esthétique, ce qui arrête là la comparaison. Dommage.


Amandine Gachnang

Appréciations

Nom Notes
Amandine Gachnang 11