La Vie comme elle vient

Affiche La Vie comme elle vient
Réalisé par Gustavo Pizzi
Titre original Benzinho
Pays de production Brésil, Uruguay
Année 2018
Durée
Musique Dany Roland, Pedro Sá, Maximiliano Silveira
Genre Drame
Distributeur Trigon-Film
Acteurs César Troncoso, Karine Teles, Otávio Müller, Adriana Esteves, Konstantinos Sarris, Arthur Teles Pizzi
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 806
Bande annonce (Allociné)

Critique

La Vie comme elle vient (Loveling) est un film qui tient à la fois de la comédie et du mélodrame, et par moments du documentaire. Comédie parce que plusieurs séquences sont cocasses et drôles, mélodrame aussi de par la vie difficile et souvent triste menée par les protagonistes, et documentaire enfin parce que le film se présente comme un tableau - certaines séquences ont été prises sur le vif - d’une certaine classe moyenne brésilienne d’aujourd’hui très peu fortunée. Les premiers longs métrages (dès 2006) du cinéaste Gustavo Pizzi relevaient d’ailleurs de ce genre-là.

Les premières images du film donnent le ton : Irene (Karine Teles), 38 ans, profite de passer ses vacances au bord de la mer avec son mari Klaus (Otávio Müller), 45 ans, et leurs quatre enfants (dont deux jumeaux). Mais à leur retour chez eux, dans une petite maison assez délabrée des environs de Rio de Janeiro, la porte d’entrée est définitivement coincée tandis que les robinets ont fui et inondé toute la cuisine. Loveling sera une tranche de vie parsemée d’embûches et d’événements imprévus, mais non dépourvue de quelques instants de bonheur et de joie familiale. On ne parlera pas des événements qui se bousculent: l’arrivée de Sônia (et de son fils), la sœur d’Irene qui vient de quitter son mari, le départ prochain de Fernando (Konstantinos Sarris), fils aîné de 16 ans d’Irene, excellent handballeur qui vient d’être engagé dans une équipe allemande (mais il manque l’argent pour le visa: faudra-t-il vendre la petite maison au bord de la plage?), sans oublier les difficultés et l’incapacité de Klaus à gérer ses propres affaires…

Les qualités de Loveling (le titre original du film, Benzinho, a été traduit en espagnol par «Tous ensemble») sont à rechercher dans l’authenticité des images de la vie familiale, dans les portraits de tous les protagonistes, avec une mention toute spéciale pour Irene, mère courageuse (et excellente actrice) qui porte le film sur ses épaules, entourée de ses deux jumeaux Fabiano et Matheus (Arthur et Francisco Teles Pizzi, enfants du réalisateur et de l’actrice). Elle s’efforce de maintenir le bateau familial à flot, vendant dans la rue des vêtements qu’elle a fabriqués elle-même après avoir acheté des tissus au prix le plus bas.

Bâti avant tout sur de longues séquences, de belles images, le film n’élude pas les problèmes rencontrés par (sans doute) beaucoup de Brésiliens qui ont du mal à nouer les deux bouts. Avec une écriture très simple Gustavo Pizzi ne cache pas les problèmes sociaux, mais n’en fait pas le centre de gravité du scénario, choisissant avant tout de parler de la vie en général, celle qui est nourrie des expériences de chacun, des siennes propres bien sûr, mais aussi de celles de Karine Teles, son ex-compagne et coscénariste. Tous deux rappellent qu’ils ont aussi quitté le domicile parental avant leur majorité: «Lorsque je suis parti, dit Gustavo Pizzi, je voulais voir du pays. Je ne me souciais ni de mes parents, ni de mes frères qui restaient. Quand je suis devenu père à mon tour, j’y ai alors repensé. Avec Karine, nous nous sommes rapprochés…» Loveling est un film personnel et attachant.


Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Nadia Roch 14
Antoine Rochat 14