Aïlo : une odyssée en Laponie

Affiche Aïlo : une odyssée en Laponie
Réalisé par Guillaume Maidatchevsky
Titre original Aïlo : une odyssée en Laponie
Pays de production France
Année 2018
Durée
Genre Famille
Distributeur Elite
Acteurs Aldebert, Anke Engelke
Age suggéré 6 ans
N° cinéfeuilles 807
Bande annonce (Allociné)

Critique

Aïlo invite (surtout le jeune public) à suivre la première année de vie d’un renne en Laponie, vaste territoire s’étalant de la Norvège à la Russie en passant par la Suède et la Finlande. L’idée d’accompagner le cycle des saisons en ces terres sauvages est excitante, tant la nature spectaculaire et grandiose s’avère être un décor idéal. Malheureusement, le film n’a pas grand-chose à raconter.

On ne doute pas une seule seconde du travail acharné qu’ont dû fournir le réalisateur et son équipe pour filmer ces images splendides dans des conditions climatiques extrêmes. Il y a une sincère volonté de s’inscrire dans la ligne directe des fictions animalières chères à Jean-Jacques Annaud (L’Ours, Deux frères, Le Dernier loup). Dommage que ce labeur soit saboté par un récit si simpliste, répétitif et plombé par un anthropomorphisme crasse.

Passé l’âge de 8 ans, il n’est guère probable qu’on se passionne pour cette histoire où le ressort dramatique se résume surtout à l’affrontement avec les autres prédateurs ou les éléments. Le chanteur Aldebert a beau se donner de la peine dans sa narration, il finit par lasser à force d’asséner à quel point Aïlo se doit d’être brave, courageux, valeureux, fort, afin de devenir le Prince des rennes (et non pas le renne des neiges). Ces valeurs paraissent très désuètes, andro-centrées et ultra-réductrices dans un environnement soumis aux complexes effets du réchauffement climatique et de la destruction des habitats. Certes, on décèle parfois un saupoudrage de discours écologique, mais la démarche ne convainc pas, tant elle est superficielle. Et ce ne sont pas les saynètes humoristiques qui s’insèrent dans le film de manière mécanique et téléphonée, qui relèveront l’intérêt du spectateur.

Tous ces défauts n’ont pas empêché Aïlo: Une odyssée en Laponie de devenir le plus grand succès du cinéma français en Finlande, traduisant plus l’attachement d’une population à son patrimoine naturel qu’un engouement pour du bon cinéma. Quitte à sensibiliser ces chères têtes blondes à la beauté des paysages sauvages, on préférera leur projeter La Vallée des loups, film capable de passionner petits et grands pour une grande odyssée naturelle, sans forcément adopter le ton didactico-pédagogique de sir David Attenborough commentant un documentaire de la BBC.


Blaise Petitpierre

Appréciations

Nom Notes
Blaise Petitpierre 6