The Raft

En 1973, un anthropologue mexicain du nom de Santiago Genovés décide de mener une expérience scientifique: à bord d’un bateau «L’Alcali», il réunit six femmes et cinq hommes de cultures, d’origines, de professions et de religions différentes durant plus de trois mois, période pendant laquelle il pourra observer le comportement humain face à la promiscuité et face aux dangers d’un tel périple.

Le but est d’analyser les réactions des protagonistes en situation de conflits, d'urgence et d’attractions sexuelles. L’être humain est-il violent naturellement ou le devient-il selon les circonstances?

Ces personnes sont observées comme des poissons dans un aquarium prêts à se jeter sur leur proie. Les premiers jours, alors que la sérénité règne, l’ambiance est conviviale. Il est intéressant de constater que les responsabilités sont attribuées facilement et le meneur du groupe désigné naturellement. Santiago va chercher à créer le conflit et placer les gens dans un contexte de rivalité. Lorsqu’une tempête s’annonce, la bonne entente se change en rapports de force et l’instinct de survie provoque des réactions insoupçonnables. La presse s’en mêle et ajoute un supplément de tension.

D’un point de vue psychologique, le film est intéressant mais ne nous apprend rien de plus sur les traumatismes de la vie de groupe et de la cohabitation en milieu restreint face aux menaces extérieures. L’élément fort de ce documentaire est d’écouter sept des onze membres concernés qui reviennent sur cette expérience nommée à l’époque par les journalistes «Le Radeau du sexe», alors qu’au départ, elle était appelée «Projet pour la paix». Leurs témoignages, quarante-cinq ans plus tard, illustrés à l’aide d’images d’archives, permettent de comprendre les séquelles d’une telle épreuve. Ils montrent également que les résultats attendus de cette expérimentation diffèrent de ce que Genovés avait imaginé.