Réalisé par | Malgorzata Szumowska |
Titre original | Twarz |
Pays de production | Pologne |
Année | 2017 |
Durée | |
Musique | Adam Walicki |
Genre | Drame, Comédie |
Distributeur | Xenix |
Acteurs | Mateusz Kosciukiewicz, Agnieszka Podsiadlik, Malgorzata Gorol, Anna Tomaszewska, Dariusz Chojnacki, Robert Talarczyk |
Age légal | 16 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 806 |
Mug, à travers la trajectoire malheureuse de Jacek, dresse le portrait d’une petite ville de Pologne, Swiebodzin, aux mœurs conservatrices, mais cependant pas imperméable à la culture occidentale qui touche principalement la nouvelle génération.
Une série de plans fixes ou composés de mouvements fluides saisit cette triste ville, dont la grisaille enveloppe les paysages. Sur une colline, un Jésus-Christ, plus grand encore que celui du Corcovado brésilien, est en construction. Si la religion est omniprésente et la confession une pratique encore actuelle, elles semblent pourtant s’accommoder hypocritement des envies et tentations de chacun. A ce propos, la séquence d’ouverture est particulièrement éloquente et réussie: une foule enragée attend patiemment qu’un centre commercial allume ses lumières afin de se ruer à l’intérieur et de s’arracher le stock de télévisions à écran plat. L’effet de ce moment est saisissant, par le contraste entre l’apparence tranquille des personnes dehors et leur hystérie une fois dedans.
Jacek, les cheveux longs, adepte des blousons en cuir et de heavy metal, musique qu’il écoute à fond en traversant les paysages déserts, fait tache au milieu de sa famille, tandis qu’il rêve de tout quitter pour partir en Angleterre. En attendant d’accomplir ce projet, l’accable un terrible accident auquel, par miracle, il survit, au prix d’une chirurgie faciale qui déforme monstrueusement son visage. Un décalage, qui vise à une critique sociale du milieu dépeint, s’instaure entre la triste et religieuse célébrité de Jacek et l’impossibilité pour ses proches - exception faite de sa sœur - de passer outre sa nouvelle plastique.
Si l’on comprend bien le parti pris de la réalisatrice vis-à-vis de l’entourage du protagoniste qui, en apparence, épouse la religion, mais qui, face à lui, ne parvient pas à le considérer véritablement comme un individu, il est plus difficile pour le spectateur de se positionner par rapport à ce dernier: s’il ne partage pas les valeurs de la communauté, a-t-il toutefois des principes? Participant à des publicités pour pouvoir poursuivre son traitement, ou se livrant à la lutte pour obtenir un écran plat, rien ne semble, en dehors de son propre plaisir, véritablement l’interroger. Bien que Mug ne soit thématiquement non dépourvu d’intérêt, son traitement reste trop superficiel, à l’image des personnages du film, pour rencontrer l’enthousiasme plutôt que l’indifférence du spectateur.
Sabrina Schwob
Nom | Notes |
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Sabrina Schwob | 11 |