Colette

Affiche Colette
Réalisé par Wash Westmoreland
Titre original Colette
Pays de production U.S.A., Grande-Bretagne
Année 2018
Durée
Musique Thomas Adés
Genre Drame, Biopic
Distributeur DCM
Acteurs Keira Knightley, Dominic West, Eleanor Tomlinson, Denise Gough, Fiona Shaw, Robert Pugh
Age légal 6 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 805
Bande annonce (Allociné)

Critique

La femme de lettres française est à nouveau invitée à l’écran. Mais cette fois, c’est d’elle-même qu’il s’agit, plus précisément des années qui ont vu le triomphe de ses premiers romans, les Claudine.

Alors que le cinéma s’intéresse aux œuvres de Colette (1873-1954) depuis les années 30, Wash Westmoreland, réalisateur indépendant étasunien d’origine britannique, s’est attelé à une biographie de l’écrivaine. Il choisit les débuts de la jeune femme, la dizaine d’années qu’elle partage avec Willy, son premier mari. Sidonie-Gabrielle Colette (Keira Knightley) quitte pour Paris la maison de ses parents, située dans une campagne qu’elle adore. Elle découvre très vite que Willy (Dominic West) est un séducteur incorrigible, mais finit par y trouver son compte et se laisse encourager à écrire pour lui, ouvrant ainsi sa voie d’écrivaine grâce à l’immense succès de ses Claudine. Le couple est toujours en manque d’argent à cause des excès de l’époux, tandis que l’épouse s’en éloigne de plus en plus pour mener sa propre vie de romancière et de bisexuelle affirmée.

 Westmoreland signe un film honnête sur une écrivaine qui aurait eu davantage à raconter et de façon plus subtile. Costumes et décors datent l’histoire avec réalisme, les intérieurs sont révélateurs de leur temps et les jardins magnifiques. L’arrivée de l’électricité, les débuts du cinéma, les premières automobiles y trouvent leur place. Et, c’est la surprise du film, la bande-son est confiée à Thomas Adès, l’un des grands compositeurs vivants; il en profite pour citer les partitions qui signent l’époque, celles de Debussy et Satie par exemple.

L’histoire en revanche, ainsi que sa mise en scène, ne sortent pas des conventions, ce qui déçoit pour un tel sujet. On insiste sur la vie scandaleuse du couple et de ses amis, mais rien n’est dit, par exemple, sur le rapport de la romancière à l’écriture. Les personnages se traduisent par des paroles, des gestes, des actes, plus que par une observation affûtée des caractères. Et puis… Colette, femme de lettres française, écrivaine reconnue qui laisse une cinquantaine d’œuvres en français, présidente de l’Académie Goncourt en 1949, est jouée ici en anglais; et ce paradoxe reste décidément difficile à accepter.


Geneviève Praplan

Appréciations

Nom Notes
Geneviève Praplan 12
Nadia Roch 15