Ben Is Back

Affiche Ben Is Back
Réalisé par Peter Hedges
Titre original Ben Is Back
Pays de production U.S.A.
Année 2018
Durée
Musique Dickon Hinchliffe
Genre Drame
Distributeur Elite
Acteurs Julia Roberts, Lucas Hedges, Kathryn Newton, Courtney B. Vance, Mia Fowler, Jakari Fraser
Age légal 14 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 804
Bande annonce (Allociné)

Critique

Comment continue-t-on à vivre lorsque son jeune fils est bloqué dans l’impasse de la toxicomanie? C’est la question centrale de ce film, qui traite d’un sujet sensible avec délicatesse et justesse.

Lorsque Ben (Lucas Hedges) rejoint par surprise sa famille en pleins préparatifs de la veillée de Noël, sa mère Holly (Julia Roberts) est la seule convaincue de la sincérité de sa visite. Pour le reste de son entourage - et également pour le spectateur - Ben aurait mieux fait de rester dans son établissement de désintoxication, tant il est évident qu’il va retomber et s’attirer des ennuis.

 La grande force de Ben Is Back, c’est l’acuité de son regard sur l’amour inconditionnel que porte une mère à son enfant toxicomane. Trahie, spoliée, humiliée, Holly garde espoir et croit aveuglément en la rémission de son fils. Par son absence de jugement manichéen sur la tentaculaire question de la drogue, le réalisateur Peter Hedges permet au spectateur d’embrasser le regard de cette mère courage. Il montre comment, malgré toute la bonne volonté du monde, le mensonge et le déni collent non seulement aux toxicomanes, mais contaminent également ceux qui les aiment et ce sans jamais condamner ses personnages. Si tout le casting est particulièrement inspiré, on mentionnera spécialement Lucas Hedges qui porte le rôle-titre. Tour à tour convalescent, pathétique, racaille ou fils aimant, il parvient à retranscrire toute la complexité de ce rôle ambivalent.

Du côté des faiblesses, on note une narration mécanique et manquant d’intérêt, composée de deux parties distinctes. Une première qui pose les enjeux de manière très classique, avec une touche typique du drame labélisé «cinéma indépendant américain»: couleurs très froides, violoncelles dans la B.O. pour renforcer le côté mélodramatique, star hollywoodienne autour de laquelle gravite des acteurs moins connus. La seconde partie est handicapée par la bêtise de son histoire: Ben se rend compte qu’il est toxique pour sa famille, c'est alors que le chien familial est victime d’un rapt. Il se met alors en tête de le ramener et le film se transforme en une sorte de revenge movie où Ben et sa mère vont affronter les protagonistes gravitant autour du mal qui ronge Ben, tel un John Wick mélodramatique. Heureusement, si le prétexte d’un accro en quête d’une créature à crocs est ridicule, il n’entame guère le propos très humaniste de ce film.


Blaise Petitpierre

Appréciations

Nom Notes
Blaise Petitpierre 14
Nadia Roch 15