The Seen and Unseen

Affiche The Seen and Unseen
Réalisé par Kamila Andini
Titre original Sekq Niskala
Pays de production Indonésie, Pays-Bas, Australie, Qatar
Année 2017
Durée
Musique Yasuhiro Morinaga
Genre Conte fantastique
Distributeur Bellevaux
Acteurs Ni Kadek, Gus Sena
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 802

Critique

Avec son second film la réalisatrice indonésienne Kamila Andini présente un conte fantastique, une traversée «visible et invisible» de quelques années de la vie de deux jeunes jumeaux.

Tantri, 10 ans, est confrontée à la mort imminente de son frère jumeau Tantra, qui souffre d’une tumeur au cerveau en phase terminale.

Voilà pour le visible. Pour l’invisible, la réalisatrice invite à suivre la fillette qui possède le don de franchir les ponts entre le réel et le surnaturel, le film cherchant à mettre en images les liens cachés qui unissent les deux enfants. Le scénario, complexe, pourra même échapper par moments au spectateur occidental peu au courant des us et coutumes du pays, en particulier de la culture religieuse indonésienne. Tantri se réfugie parfois, pour échapper à la douleur, dans un univers imaginaire où elle se déguise, où l’on croise des animaux, des oiseaux, un monde souvent lunaire où des esprits, des fantômes et même des défunts s’en viennent côtoyer certains personnages et converser avec eux. On pense parfois aux films du cinéaste thaïlandais Apichatpong Weerasethakul chez qui on rencontre aussi des personnages étranges qui font allusion à des mondes subjectifs, à des vies antérieures.

Monde du réel et monde de la magie, il s’agit de passer constamment de l’un à l’autre, de faire fi des repères temporels, ce qui ne va pas de soi, même en compagnie de Tantri qui s’efforce, dans cette évasion de tous les instants, de supporter et d’admettre le décès de son frère.

De facture très classique, sans effets spéciaux, avec un réel soin apporté à l’image et un rythme calme, The Seen and Unseen est un film quasi dépourvu de dialogues - seules une ou deux chansons poétiques accompagnent les événements -, un film qui aborde un sujet triste, émouvant par instants, porté par une écriture poétique. Une démarche qui pourra surprendre par le dépaysement constant qu’elle impose au spectateur, par la retenue des protagonistes (le plus souvent filmés de loin), par l’absence de tout événement imprévu qui pourrait infléchir dans une autre direction ce lent voyage vers la sérénité. Dans ce conte paisible, dans ce poème sur la dureté de la réalité l’émotion affleure parfois, mais on reste comme maintenu à une certaine distance de ce qui est vécu par les deux jeunes protagonistes (et par leur mère aussi, dont la présence est très discrète). Une distance qui, conjuguée à la complexité du scénario, rend difficile une réelle adhésion du spectateur.


Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 13