Seule la vie...

Affiche Seule la vie...
Réalisé par Dan Fogelman
Titre original Life Itself
Pays de production U.S.A.
Année 2018
Durée
Musique Federico Jusid
Genre Drame, Romance
Distributeur Elite
Acteurs Annette Bening, Oscar Isaac, Olivia Wilde, Jean Smart, Mandy Patinkin, Olivia Cooke
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 800
Bande annonce (Allociné)

Critique

Seule la vie..., deuxième long métrage du scénariste chez Disney Dan Fogelman, invite, dans un style maîtrisé et déroutant, à se laisser toucher par la destinée tragique de ses personnages.

Divisé en quatre chapitres de longueurs inégales, Seule la vie... explore les conséquences d’un accident de la route sur deux générations de deux familles distinctes, dont l’une est victime, l’autre simple témoin. Cet événement traumatique sera à la source de souffrances, d’abord, mais aussi, par un hasard un peu forcé, de bonheur, mettant ainsi en évidence l’intrication dans chaque existence de ces deux états affectifs.

 Centrer toute la narration autour d’un point nodal permet la création d’un récit qui, tout comme dans Pulp Fiction - auquel Seule la vie... fait explicitement référence à de multiples occasions -, revient toujours sur cet instant, selon plusieurs points de vue et sous plusieurs modes, immédiat ou revisité par le souvenir, l’imagination, la fiction…

Ces nombreuses manières de vivre une situation constituent le cœur du film, qui les expose toutes, en construisant différemment les parties de l’œuvre. Dans le premier chapitre, le plus complexe formellement, mais aussi le plus réussi et désespéré, des flash-back dévoilent le passé de Will - dont la détresse est exprimée avec force par Oscar Isaac -, ressaisi comme un ensemble d’instants merveilleux. Ce qui entrave la potentielle mièvrerie de ces moments, tout en leur conférant une force tragique, c’est la certitude que, de manière irréversible, ils sont amenés à disparaître. Et pourtant, le seul moyen pour lui de survivre est de s’installer dans le souvenir d’un paradis désormais perdu, et recréé par la fiction. A mesure qu’on approche d’une certaine félicité, l’histoire adopte un mode de narration linéaire, comme pour mieux signifier que le bonheur se vit dans le présent. Une très belle séquence confronte un propriétaire terrien, M. Saccione (Antonio Banderas), à Javier, qui travaille sur ses terres: lorsque M. Saccione lui demandera de lui faire à son tour le récit de son passé, il rétorquera «Je suis un homme simple, je n’ai pas d’histoire à raconter».

Film hétéroclite, qui oscille entre une mise à distance du vécu des personnages, notamment par la présence ponctuelle d’un narrateur, et une pleine adhésion à leur malheur, d’autant plus qu’elle intervient là où on l’attend le moins, Seule la vie… cerne l'existence dans ce qu’elle a de plus paradoxal, de plus beau mais aussi de plus tragique.


Sabrina Schwob

Appréciations

Nom Notes
Sabrina Schwob 15