Donbass

Affiche Donbass
Réalisé par Sergei Loznitsa
Titre original Donbass
Pays de production Ukraine
Année 2018
Durée
Genre Guerre, Drame
Acteurs Boris Kamorzin, Valeriu Andriutã, Tamara Yatsenko, Liudmila Smorodina, Olesya Zhurakovskaya, Sergei Ruskin
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
Bande annonce (Allociné)

Critique

A l’est de l’Ukraine, région de Donbass, l’horreur ponctue dramatiquement le quotidien.  Volontaires soutenus par l’armée ukrainienne et groupes séparatistes par les troupes russes se livrent une guerre larvée. Cet état de fait entraîne tous les dérapages, encouragent toutes les trahisons, génère tous les trafics, au point que justice, équilibre moral et respect semblent des mots désuets dénués de toute réalité. L’enjeu, sur lequel ne revient pas le film, c’est le désir ukrainien de devenir un état indépendant. Le cinéaste de Dans la brume (2012) et d’Une femme douce (2017) s’intéresse davantage à la nature humaine, à la manière dont hommes et femmes sombrent ou s’en sortent lorsqu’une société se délite. Loznitsa commence et conclut son film en relatant un tournage, comme pour suggérer que tout n’est que fiction, à un détail près qui interdit finalement de le penser. Sans fil rouge, plusieurs sketches se succèdent, dans un hôpital, sur le front, en ville, dans un abri, lors d’un mariage fellinien.

Tout à l’air pris sur le vif, rien ne paraît surjoué, cependant la démesure est constamment présente. Rien n’est politique et tout l’est. Il s’agit d’une fiction et le documentaire affleure. Aussi faut-il se souvenir de ces lignes de Chalamov : « Il existe un dicton banal : lorsque l’histoire se répète, la première fois, c’est sous la forme d’une tragédie et la seconde d’une farce. Ce n’est pas vrai. Il existe un troisième reflet des mêmes événements de la même intrigue – le reflet déformé d’un monde souterrain dans un miroir incurvé. L’intrigue est improbable et en même temps réaliste ; elle existe vraiment, près de nous. » A Donbass, le grotesque et le burlesque font, bon ménage, ils laissent croire à une farce, mais bien des floués ne rient plus, et bien des morts ne se relèvent pas,

Prix de la mise en scène au Festival de Cannes 2018

Serge Molla

Appréciations

Nom Notes
Serge Molla 15
Georges Blanc 10