Jean-Christophe & Winnie

Marc Forster quitte cette fois-ci l’univers des blockbusters qui ont fait son succès (Quantum Of Solace, World War Z) et s’immerge dans le monde de l’enfance avec les personnages imaginés par Alan Alexander Milne.

Aujourd’hui, Christopher Robin (Ewan McGregor), le petit garçon qui s’était créé tout un univers et arpentait la Forêt des rêves bleus en compagnie de Winnie l’Ourson et de sa bande d’animaux en peluche (Bourriquet, Tigrou, Porcinet…) est rentré dans le rang. Il travaille désormais dans une fabrique de bagages en cuir, a épousé Evelyn et est père de Madeline. Hélas son imaginaire s’est considérablement réduit et il n’a guère de temps à consacrer aux siens. L’avenir paraît sombre jusqu’au jour où les amis qui peuplaient son enfance se rappellent à lui et déboulent dans son monde.

Mêlant animation et prises de vues classiques, Marc Forster interroge: faut-il renoncer à ses rêves d’enfant pour devenir adulte ou au contraire laisser ceux-ci infuser le réel? Au final, à qui s’adresse ce film? Aux enfants? Probablement, mais le parfum de nostalgie qui l’imprègne semble réservé aux adultes.

Dans ce film, tout est en effet en place pour les grands qui noteront que les temps ont changé, ce que soulignent le langage des enfants, la distribution des rôles au sein d’un couple, les congés payés, etc. A l’inverse, les plus jeunes apprécieront peut-être de croiser Winnie et ses copains, mais entreront-ils dans l’aventure proposée, probablement trop longue pour eux et riche d’allusions qui leur échapperont?