L'Ombre d'Emily

Affiche L'Ombre d'Emily
Réalisé par Paul Feig
Titre original A Simple Favor
Pays de production U.S.A.
Année 2018
Durée
Musique Theodore Shapiro
Genre Thriller, Policier
Distributeur Impuls
Acteurs Anna Kendrick, Blake Lively, Jean Smart, Henry Golding, Andrew Rannells, Bashir Salahuddin
Age légal 12 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 798
Bande annonce (Allociné)

Critique


Une amitié inattendue entre deux femmes que tout oppose, de leur quotidien jusqu’à leur conception de la maternité. Mais surtout leur style vestimentaire. Des secrets, beaucoup de secrets. Et puis, Emily (Blake Lively) disparaît et Stephanie (Anna Kendrick) doit combler le vide laissé par son amie, en faisant des vidéos en ligne pour les mamans du coin mais aussi en volant peu à peu la vie de celle qu’elle admirait tant.
On peut voir avec plaisir un film qui reprend pourtant les mêmes ficelles narratives que tant d’autres avant lui. Mais il arrive que certaines productions atteignent un tel vide au plan visuel qu’elles évoquent davantage des catalogues de luxe qu’un récit filmique. Dommage que dans le cas de L’Ombre d’Emily, ce dernier se prenne par ailleurs les pieds dans ses propres rebondissements. On est bien au-delà du fameux twist final, passage obligé des thriller à suspens – qu’on pense à Usual Suspects ou n’importe quel film de David Fincher – puisqu’ici ils s’enchaînent avant même qu’on ait le temps de comprendre leur véritable enjeu. L’Ombre d’Emily emprunte d’ailleurs ouvertement certaines de ces scènes à Gone Girl (2016). Toutefois, l’emprunt n’est que de surface ; la maîtrise, le côté rugueux, collant de Fincher sont éliminés au profit d’un scénario trop lisse, imprimé sur papier glacé, sans qu’aucun pli, aucune déchirure ne vienne révéler l’envers de la représentation.
Et pourtant, il y aurait eu de quoi. Le film ne cesse de multiplier les allusions aux différentes utilisations de l’image : Emily refusant de se laisser photographier, Stephanie filmant ses recettes de cuisine et de décoration. Les portraits auraient pu se fissurer, s’inverser, révélant que blonde et brune ne sont finalement pas si opposées que cela. Mais tout ceci nous est expliqué, démontré, appuyé à travers des discussions surfaites, au même titre que les personnages qui les prononcent. Si Anna Kendrick s’intègre parfaitement à l’aspect superficiel du film, on espérait voir Blake Lively employée à meilleur escient. Derrière son incarnation de la femme américaine idéale, au cinéma comme dans la vie, se devine une capacité à explorer les failles de cette image, jusque dans leurs zones d’ombre les plus insoupçonnées. Mais sans doute était-ce trop demander…


Adèle Morerod

Appréciations

Nom Notes
Adèle Morerod 5