Ceux qui travaillent

La vie de Frank se résume à son travail. Sa ténacité lui a permis pendant des années d’avoir un poste à responsabilités au sein d’une grande compagnie maritime, chargée du transport de marchandises.

Il gère la destination de supercontainers jusqu’au jour où le système, jouant parfois avec la légalité, s’enraye en raison d’un passager clandestin découvert à bord de l’un d’eux. Licencié, Frank sauve les apparences et s’installe dans le mensonge vis-à-vis des siens qui mènent grand train. Au fil des jours, Olivier Gourmet (Frank), souvent filmé de dos au point que l’on ressent le poids du drame qui le traverse, s’enfonce; seule Mathilde, sa cadette, garde une profonde affection pour lui. Pourtant, à l’occasion d’une journée d’éveil où les parents sont invités à faire découvrir leur profession à leur enfant, Frank emmène Mathilde dans son univers. Mais au bout du compte, arrivera-t-il à ne pas sombrer corps et biens et à reprendre goût à une activité, à y trouver du sens? A quel prix?

Sur un scénario sans originalité, ce film soulève bien des questions sur une société où la performance économique dicte tout et sur un type de gouvernance où l’on exige tout des collaborateurs, jusqu’à les rejeter sans état d’âme en cas de pépin. Au bout du compte, qui est responsable de quoi? Où se joue l’éthique professionnelle? Et si la réussite professionnelle primordiale et porteuse d’identité permet quelques écarts, force est de constater qu’elle ne laisse guère de place au rationnel, ce qui une fois encore interroge: qu’est-ce qui tient et maintient debout?