Première année

Affiche Première année
Réalisé par Thomas Lilti
Titre original Première année
Pays de production France
Année 2018
Durée
Musique Nicolas Weil, Sylvain Ohrel, Alexandre Lier
Genre Comédie dramatique
Distributeur Filmcoopi
Acteurs Vincent Lacoste, William Lebghil, Michel Lerousseau, Darina Al Joundi, Benoît Di Marco, Graziella Delerm
Age légal 8 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 796
Bande annonce (Allociné)

Critique

Le réalisateur et généraliste Thomas Lilti conjugue depuis quelques années ses deux carrières en explorant par le cinéma les réalités et difficultés du monde médical.

Hippocrate (2014) dénonçait aussi bien les conditions déplorables de travail dans les hôpitaux, que les inégalités de traitement selon l’appartenance ethnique. Avec Médecin de campagne (2016), le rapport au patient, la dimension sociale de la profession étaient abordés dans un milieu campagnard.

Son quatrième long métrage, Première année, met en évidence l’ultracompétitivité entre les étudiants lors de leur entrée à l’université (les places étant comptées) et la difficulté de créer, dans une telle atmosphère, une amitié sincère.

Antoine (Vincent Lacoste) et Benjamin (William Lebghil) se retrouvent en propédeutique, le premier déterminé à devenir médecin, malgré plusieurs redoublements, tandis que le second, avec un père et un frère praticiens, s’y inscrit sans grande conviction. D’une opposition des deux jeunes étudiants dans les premières séquences, sous-tendue par un montage alterné, une complémentarité va naître par l’amitié et l’entraide.

Avec beaucoup de simplicité, le film épingle les conditions nécessaires, mais non suffisantes, à la réussite de cette première année: dévouer chaque instant de sa vie à la révision, excès qui servira de ressort comique scénaristique. La véritable réussite de l’œuvre est de maintenir, avec un scénario finalement assez minimaliste, l’attention du spectateur, en représentant le quotidien répétitif de ces deux étudiants, dont l’amitié se voit de plus en plus menacée à mesure qu’approchent les examens finaux.

Des échos résonnent entre Hippocrate et Première année. Si Vincent Lacoste apparaît en tête d’affiche de ces deux productions, une continuité narrative semble plutôt se dessiner entre son personnage dans Hippocrate et celui de William Lebghil dans Première année. Portant le même prénom, ils adoptent une attitude nonchalante et ont tous deux un père au poste prestigieux dans un hôpital. L’absence d’un réel intérêt pour le métier et autrui pourrait dès lors conduire aux négligences irréversibles de Hippocrate. Première année se termine sur un acte de solidarité qui suggère que la sélection ne s’opère pas selon les bons critères, et qui invite les élèves doués mais moins passionnés à céder leur place. Résolvant ainsi un paradoxe entre un environnement favorisant la loi de la jungle et les qualités humaines que la vocation de ce métier requiert, Thomas Lilti propose un joli film dont la note finale utopiste n’est pas pour déplaire.


Sabrina Schwob

Appréciations

Nom Notes
Sabrina Schwob 14