Under The Tree

Affiche Under The Tree
Réalisé par Hafsteinn Gunnar Sigurðsson
Titre original Undir Trénu
Pays de production Islande
Année 2018
Durée
Musique Daníel Bjarnason
Genre Comédie dramatique
Distributeur Praesens Film
Acteurs Sigurður Sigurjónsson, Steinþór Hróar Steinþórsson, Edda Björgvinsdóttir, Lára Jóhanna Jónsdóttir, Þorsteinn Bachmann, Selma Björnsdóttir
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 796
Bande annonce (Allociné)

Critique

Pour son troisième long métrage Hafsteinn Gunnar Sigurðsson livre une succulente satire sociale, qui révèle la noirceur de l’homme aliéné à une pensée individualiste.

Atli, surpris par sa femme Agnes, en train de se masturber devant une vidéo de l’un de ses ébats passés, se voit contraint de quitter le logement familial. Il retourne donc chez ses parents, Baldvin et Inga meurtris par la disparition de leur autre fils. Sa mère, aigrie, ne cesse de jeter son venin de vipère sur la nouvelle femme de son voisin, plus jeune qu’elle et prenant particulièrement soin de son apparence physique. Cette animosité va exacerber les désaccords que crée déjà la présence d’un arbre imposant dans leur jardin…

Ces deux histoires menées parallèlement mettent en lumière la folie d’êtres malheureux qui, entièrement obnubilés par une impression d’injustice envers eux, font fi du bon sens et du respect de l’autre. Atli, méchant par bêtise, harcèle sa femme tandis qu’Inga, convaincue de la malveillance de ses voisins, les juge responsables du moindre fait inhabituel. Une fois le premier méfait commis, l’effet boule de neige ramasse tout sur son passage et conduit, inévitablement, à la tragédie. Le conflit d’origine est un simple prétexte déclencheur qui entraîne les protagonistes dans une spirale infernale de vengeance, à partir d’indices - choix judicieux de réalisation - dont on ne sait en tant que spectateur s’ils révèlent d'un délire interprétatif ou non (les voisins ont-ils volé le chat ou celui-ci met-il seulement plus de temps à revenir que d'habitude?)

Filmant ses personnages avec une certaine distance, manifeste aussi par l’échelle des plans, le réalisateur porte un regard clinique, froid, sur ceux-ci. Tous sauf peut-être Inga, secondaire dans le récit, sont pathétiques. La musique offre un contre-point au détachement que le spectateur éprouve devant le sort des protagonistes, en jouant sur des tonalités inquiétantes. Si l’on rit jaune à leur cruauté créative, à leurs sournoiseries, Hafsteinn Gunnar Sigurðsson nous conduit à mesurer, face au drame et à la violence engendrés au final, que derrière cette guerre folle des vies humaines sont impliquées.


Sabrina Schwob

Appréciations

Nom Notes
Sabrina Schwob 17