Under The Silver Lake

Affiche Under The Silver Lake
Réalisé par David Robert Mitchell
Titre original Under The Silver Lake
Pays de production U.S.A.
Année 2018
Durée
Genre Thriller, Comédie
Distributeur Elite
Acteurs Topher Grace, Andrew Garfield, Callie Hernandez, Riley Keough, Don McManus, Jeremy Bobb
Age légal 14 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 795
Bande annonce (Allociné)

Critique

Under The Silver Lake, en compétition officielle cette année à Cannes, est un objet bien particulier, un fouillis, qui ne manque pas de déstabiliser son spectateur.

Le protagoniste, Sam (Andrew Garfield), se présente comme un anti-héros, voyeur, lubrique, oisif - bien que sa mère craigne toujours de le déranger quand elle l’appelle, on ne saura jamais s’il exerce effectivement une profession -, qui vit au-dessus de ses moyens et qui, leitmotiv narratif curieux, pue. Une critique désillusionnée de la société se dessine à travers ce personnage inscrit dans un contexte où la quête de l’argent et de la célébrité mène des étoiles montantes d’Hollywood à se prostituer, où aucune croyance ou valeur ne subsiste: en effet, Jésus semble se réduire à un chanteur de rock ringard, entouré d’un harem de femmes.

  Un jour, alors que Sam observe sa voisine à l’aide de jumelles, il détourne son regard et tombe sur une jeune fille, Sarah (Riley Keough) qui le fait chavirer. Du jour au lendemain, littéralement, celle-ci disparaît. Il mène donc l’enquête et, étant convaincu qu’il s’agit d’un complot mondial, n’importe quel élément, un dessin, un numéro, les paroles d’une chanson, devient pertinent pour sa recherche psychédélique et abracadabrante. Finalement c’est comme si l’impossibilité de trouver un sens à son existence dans la société actuelle le conduisait à en injecter dans tout et n’importe quoi.

 Aussi délirant que le projet de Sam, la narration d’Under The Silver Lake part dans toutes les directions, sans cohésion ni cohérence: comme dans un jeu vidéo, des personnages apparaissent de nulle part et transportent le joueur d’un lieu à un autre. A l’image du héros, le spectateur, confronté à une multitude de références cinématographiques, se retrouve face à une œuvre qu’il n’est pas toujours évident de déchiffrer, et dont la gratuité apparente dans l’enchaînement des événements peut décourager l’analyse.

Sabrina Schwob


Sur fond de recherche d’une jeune femme disparue, Sam parcourt les lieux branchés et liés àla production cinématographique de  Los Angeles. Il croise à l’occasion starlettes escort girls, clochard charismatique, dessinateur de bd, femme(s) fatale(s). Ainsi croit-il – ou veut-il se convaincre – qu’un secret réservé aux initiés explique la disparition de son amie. Il collectionne alors les pseudo indices qui en disentplus sur son immaturité qu’ils n’apportent quelque éclairage à son enquête. David Robert Mitchell se sent comme un poisson dans l’eau dans ce milieu où l’apparence tient lieu de fond, où boire, danser et faire l’amour d’activité professionnelle, où ni les jours ni les êtres n’ont d’épaisseur. Hollywood est ici copié par Hollywood, et les références et les clins d’œil sont légion.  Toutefois, n’est pas David Lynch qui veut,l’ensemble se mutant en un interminable clip sans intérêt. A oublier.

Serge Molla

Appréciations

Nom Notes
Sabrina Schwob 11
Blaise Petitpierre 10
Serge Molla 4