Réalisé par | Pascal Laugier |
Titre original | Ghostland |
Pays de production | France, Canada |
Année | 2018 |
Durée | |
Musique | Todd Bryanton, Georges Boukoff, Anthony D’Amario, Ed Rig |
Genre | Epouvante-horreur |
Distributeur | Praesens Film |
Acteurs | Mylène Farmer, Taylor Hickson, Crystal Reed, Anastasia Phillips, Emilia Jones, Rob Archer |
Age légal | 16 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 789 |
Deux jeunes sœurs, Beth (Emilia Jones) et Vera (Taylor Hickson), emménagent avec leur mère Pauline (Mylène Farmer) dans la maison que cette dernière a hérité de sa tante décédée. Beth est autant rêveuse, fan de Lovecraft et brune que Vera est caustique, accro à son téléphone et blonde. Quelques minutes après leur arrivée dans leur nouvelle demeure, les trois femmes se font sauvagement agresser par deux individus que Pauline réussit à neutraliser.
Plusieurs années plus tard, Beth (Crystal Reed) est devenue adulte mais aussi et surtout écrivain d’épouvante à succès. Son dernier livre, qui porte le titre original du film, Incident in a Ghost Land, raconte justement les événements traumatiques survenus dans la maison cette nuit-là. Tout semble aller au mieux pour elle: sa vie de famille est heureuse et sa carrière glorieuse. Jusqu’à ce que Vera (Anastasia Phillips), qui, contrairement à sa sœur, n’a pas réussi à surpasser son agression, l’appelle et la supplie de revenir sur les lieux du drame, où elle habite toujours avec leur mère. Rejoignant celles-ci, Beth se rend compte que Vera revit sans cesse son traumatisme et est persuadée que les intrus la tourmentent encore...
Les habitués des films de Pascal Laugier connaissent le goût du réalisateur pour les personnages féminins malmenés et les retournements de situation inattendus. Ces éléments ne font pas défaut à Ghostland mais ne paraissent ni forcés ni complaisants, et sont moins voyeurs qu’ils n’avaient pu l’être dans Martyrs, un des films précédents de Laugier. L’action est efficace, tendue, les actrices sont convaincantes et émouvantes. Si les décors - une vieille maison remplie de poupées plutôt effrayantes, de têtes de cerfs empaillées ou autres curiosités - ou l’allure des deux assaillants - un homme travesti en femme et un autre obèse et retardé mental - pourraient paraître un peu grotesques à certains spectateurs; qu’ils ne se laissent pas décourager pour autant.
Car derrière sa violence dérangeante et parfois malsaine, le film offre une réflexion sur les rapports familiaux, le pouvoir de l’imagination, le poids de l’admiration, ou encore le point de vue qu’un réalisateur choisit d’adopter au cinéma. Alors oui, Ghostland est une expérience éprouvante, viscérale, mais aussi surprenante et qui laisse le spectateur dans un état de trouble, psychique comme émotionnel. Ce trouble n’est pas forcément négatif: il nous pousse à réfléchir à ce qu’on vient de voir sous un nouvel angle, qui changerait peut-être radicalement le cours du récit. Oscillant entre home invasion, thriller psychologique et ambiance plus onirique, Ghostland reste à conseiller aux âmes bien accrochées.
Amandine Gachnang
Nom | Notes |
---|---|
Amandine Gachnang | 17 |