Le Pape François - Un homme de parole

Affiche Le Pape François - Un homme de parole
Réalisé par Wim Wenders
Titre original Pope Francis - A Man of His Word
Pays de production Italie, Suisse, Allemagne, France
Année 2018
Durée
Musique Laurent Petitgand
Genre Documentaire, Historique
Distributeur Universal
Age légal 6 ans
Age suggéré 10 ans
N° cinéfeuilles 791
Bande annonce (Allociné)

Critique

A la manière d’une agence de communication, le Vatican a passé commande à Wim Wenders pour dresser le portrait du pape François, Jorge Mario Bergoglio de son vrai nom. D’emblée le discours du film est savamment orchestré; faisant de ce pape un descendant spirituel de François d’Assise, lorsqu’apparaît la légende du saint dans une scène en noir et blanc, l’hagiographie est de mise. Le postulat de départ étant posé, le cinéaste peut dérouler son programme.

En quoi consiste-t-il? A reparcourir les nombreux voyages entrepris par le pape, du Brésil aux Philippines, en passant par l’Argentine. Au gré des contextes auxquels il est confronté, le pape François s’accorde parfaitement aux ambiances hétéroclites, fait preuve d’une écoute assidue et trouve les mots justes, émouvant systématiquement son monde. Wenders ne manque jamais de nous le rappeler par son montage, notamment lors d’un discours du pape portant sur le commerce des armes, à travers plusieurs cadrages dévoilant les larmes de membres de la Chambre des représentants des Etats-Unis. Devant tant d’émotions, il nous est difficile de distinguer le cynisme de la sincérité.

A ces images d’archives s’articulent des entretiens réalisés face caméra. Mais nulle dialectique entre les deux matériaux. Cette double parole mise en jeu tient en réalité d’une surenchère où il s’agit davantage de se répéter, quitte à forcer le trait. A l’inverse, la question de l’homosexualité est rapidement évacuée quand celles de l’avortement et de l’euthanasie sont réduites au silence, donnant ainsi à voir une Eglise catholique encore incapable de traiter de ces sujets.

Malgré le charisme du pape François, le film ne nous donne jamais accès à sa psyché, son ressenti face aux milliers de visages qui se donnent à lui. C’est dommageable dans la mesure où aucune place n’est accordée au doute. Cette fragilité, vecteur d’émotion et d’humanisme, faisait la force d’Habemus Papam (2011) de Nanni Moretti. Entre un pape jovial confortablement installé dans son fauteuil et un Michel Piccoli récitant Tchekhov dans les couloirs d’un hôtel, on se laissera plus volontiers convaincre par le second.

Appréciations

Nom Notes
Georges Blanc 15
Geneviève Praplan 12
7