Ocean's 8

Affiche Ocean's 8
Réalisé par Gary Ross
Titre original Ocean's 8
Pays de production U.S.A.
Année 2018
Durée
Musique Daniel Pemberton
Genre Comédie, Policier
Distributeur Fox Warner
Acteurs Cate Blanchett, Sandra Bullock, Anne Hathaway, Sarah Paulson, Mindy Kaling, Awkwafina
Age légal 8 ans
Age suggéré 10 ans
N° cinéfeuilles 793
Bande annonce (Allociné)

Critique

Parlons rapidement de ce dont nous ne parlerons pas: le jeu terriblement artificiel, la superficialité des thèmes, la photographie sortie tout droit d’un compte instagram, un «celebrity dropping» où apparaissent foule de stars sans utilité et une omniprésence de musiques. Soit. Rien d’étonnant. Prenons le film pour ce qu’il est: une production hollywoodienne au casting éclatant, où priment l’intrigue et les personnages.

Sept femmes menées par Debbie (Sandra Bullock), la sœur du célèbre Danny Ocean des trois films de Soderbergh, planifient le vol d’un collier historique serti de diamants, le Jeanne Toussaint. Le bijou sera porté au Met Gala par Daphne Kluger (Anne Hathaway) et il s’agira pour les voleuses de déjouer toute la sécurité mise en place. Un scénario digne de la trilogie originale! Sur le papier uniquement…

De Soderbergh, on garde les bandes d’images qui découpent l’écran, les rotations, les zooms; néanmoins, puisque cet emprunt se fait aux mêmes instants, sur les mêmes objets, avec la même bande-son, il ne s’agit pas d’un hommage ou d’une influence mais d’une copie. Et tout s’engage dans une imitation qui ne convainc pas: la relation entre Debbie et Lou (Cate Blanchett) mime sans finesse celle qu’avaient George Clooney et Brad Pitt. Sans la complicité, sans l’humour. Les plot twist finaux - au lieu d’être révélateurs - sont mal amenés et inutiles à la trame narrative. Et l’absence totale d’enjeux se fait sentir: chaque problème est résolu dans la scène suivante. Tout est plat, survolé, anecdotique. A son insu, le film se mue en éloge indirecte aux premiers Ocean’s puisqu’à le regarder, on pense aux réussites des précédents, dont les nombreux fils narratifs, aux multiples temporalités, se résolvaient un à un en surprenant le spectateur. Ici, linéarité rime avec ennui.

Evidemment, il y a les femmes, seule réelle innovation. Nous avons enfin droit en 2018 à un film d’action au casting féminin. J’en étais ravi. Signe que les mentalités changent… Vraiment? Gary Ross se serait plongé dans des écrits féministes? J’en doute. Le casting féminin semble ici un argument publicitaire plutôt qu’une avancée sociétale.

Et pourtant… Alors même que ce film n’exprime aucun message et objective très souvent ses actrices, il prouve, malgré lui, que l’hyper-masculinité des films d’action est un choix. Qu’un film de femmes est possible. Même mauvais, Ocean’s 8 montre des personnages féminins qui tiennent de A à Z une histoire de braquage, sans problème dû à leur genre. Ainsi, le constat final ne repose pas sur la réussite du film, mais plutôt sur les raisons de son échec: il ne manque ni actrice ni budget, il manque des réalisateurs non sexistes. Patience, encore…

Au final, on ne demandait pas grand-chose à Ocean’s 8 (nous divertir) et il nous offre encore moins. Les personnages ennuyants et l’absence de rebondissement déçoivent; or rien d’autre ne le sauvera parce que le film est ce qu’il est: une production hollywoodienne au casting éclatant, où auraient dû primer l’intrigue et les personnages.


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Invité-e 8