Réalisé par | Stéphane Brizé |
Titre original | En Guerre |
Pays de production | France |
Année | 2018 |
Durée | |
Musique | Bertrand Blessing |
Genre | Drame |
Distributeur | Xenix |
Acteurs | Vincent Lindon, Mélanie Rover, Jacques Borderie, David Rey, Olivier Lemaire (II), Isabelle Rufin |
Age légal | 12 ans |
Age suggéré | 14 ans |
N° cinéfeuilles | 791 |
L’entreprise Perrin décide de délocaliser l’un de ses sites en Roumanie malgré un bénéfice croissant. La cause: le manque de compétitivité. Les ouvriers du lieu contestent cette décision par une grève. Désireux d’instaurer un dialogue avec le patronat pour tenter de leur exposer leur point de vue et révéler l’absurdité de leur démarche, Laurent (Vincent Lindon) et son équipe vont mener une lutte acharnée et désespérante, qui conduira, inévitablement, à une exacerbation croissante de la violence.
En guerre, témoigne de l’actualité - l’intérêt économique semble, dans le monde de l’entreprise, primer de plus en plus sur la dimension humaine - et met en évidence l’incommunicabilité totale que le conflit d’intérêt génère entre les différents partis concernés. Formellement, cela s’exprime par les nombreux champs/contrechamps qui ne les rassemblent jamais dans un même plan. Un fossé abyssal sépare en effet les syndicats, animés par une idée de justice, et le patronat, pour qui la seule vérité est celle des chiffres, de l’augmentation annuelle du bénéfice et, en dernier recours, celle de la loi du marché.
Bien qu’il s’agisse d’une fiction, En guerre vise toutefois à une imitation du documentaire, voire du reportage. Ce parti pris, presque naturaliste, consistant à refléter fidèlement la réalité, s’exprime notamment par le jeu des acteurs, leur manière de parler, qui varie en fonction de leur position sociale et se redouble d’une volonté d’exposer - c’est là le projet du réalisateur - la situation avec le plus de neutralité possible. Vincent Lindon incarne avec justesse un personnage honnête et combatif, que la vie n’a pas épargnée, même si son doigt levé et menaçant finit par lasser.
Les événements violents sont montrés par le biais de la télévision, comme pour signifier que celle-ci se borne à constater un état de fait, sans en expliquer les causes, contrairement au film qui en dévoile l’origine. Projet des plus louables, dont on regrette toutefois le manque d’audace: en voulant coller au plus près de la réalité, celle-ci manque parfois de nous échapper.
Sabrina Schwob
Nom | Notes |
---|---|
Sabrina Schwob | 13 |
Georges Blanc | 10 |
Serge Molla | 13 |
Geneviève Praplan | 15 |