Action ou vérité

Des étudiants en vacances font une virée au Mexique et se retrouvent dans un lieu reculé pour se prêter à un jeu anodin. Ils ignorent qu’un esprit maléfique sorti du fond des âges est le maître du jeu, et qu’il va les obliger à y participer de façon de plus en plus mortelle.

Action ou Vérité est un film d’horreur de petite facture destiné, dans son fond et sa forme, à un public jeune et tolérant. C’est d’ailleurs dommage, car l’idée de départ était plutôt séduisante, et on imagine avec regrets ce qu’auraient pu en faire Wes Craven ou Tobe Hooper, des cinéastes qui ont réussi, à partir de ce genre sous-estimé, à réaliser des œuvres parfois passionnantes. Malheureusement, le réalisateur épuise les clichés déjà vus en présentant des étudiants adeptes de drague et de soirées arrosées qui vont se retrouver pris dans un piège surnaturel (autrement dit un mélange hétéroclite d’Hostel et de Blair Witch). Le scénario déroule un récit prévisible et surabuse de trucs qui annoncent, et donc désamorcent, les tensions. Plans rapides et saccadés, sursauts musicaux pénibles, tout est souligné à gros traits et produit donc l’effet inverse de celui souhaité. Les créateurs de Truth or Dare (comme tant d’autres auteurs de films d’horreur) ont malheureusement oublié la grande leçon que nous avait donnée Spielberg en 1975: moins on voit le requin, plus on a peur.

D’autre part, niveau placement commercial de produits, c'est spectaculaire: difficile de trouver une scène où l’on ne voit pas en gros plan un iPhone ou un iPad, et où YouTube, Snapchat ou Facebook ne sont pas mentionnés. Le financement de l’entreprise était garanti. Tout cela donne un film qui réjouira son public cible, à savoir les 15-17 ans qui aiment se faire de petites frayeurs le samedi soir en mangeant une pizza, mais qui sera vite oublié par les autres.