Avengers: Infinity War

Affiche Avengers: Infinity War
Réalisé par Joe Russo, Anthony Russo
Titre original Avengers: Infinity War
Pays de production U.S.A.
Année 2018
Durée
Musique Alan Silvestri
Genre Aventure, Action
Distributeur Walt Disney
Acteurs Robert Downey Jr., Scarlett Johansson, Chris Hemsworth, Mark Ruffalo, Chris Evans, Chadwick Boseman
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 790
Bande annonce (Allociné)

Critique

Cette critique est de celles qu’il vaut mieux lire une fois le film vu. Que les amateurs de la franchise Marvel n’y reviennent donc qu’après avoir plongé dans cet ultime opus. Les autres, peut-être, découvriront les mérites possibles de ces blockbusters qui s’enchaînent jusqu’à perdre, parfois, qualité et cohérence.

Mais Avengers: Infinity War n’est pas tout à fait de ceux-là. Et pourtant, il y avait de quoi s’inquiéter: un troisième combat pour sauver l’humanité (après Avengers et Avengers: L’ère d’Ultron) et la nécessité d’intégrer une galerie de personnages issus de tous les récits parallèles de l’univers de super-héros (des Gardiens de la Galaxie à Doctor Strange). Alors oui, on pourrait parler des raccourcis du scénario, des temps de présence parfois un peu frustrants des protagonistes à l’écran ou des thématiques déployées et redéployées par la saga. Mais cela aurait pu être bien pire. Et cette accumulation d’intrigues et de rebondissements est rondement menée par la patte technique des frères Anthony et Joe Russo, qui, si elle perd en finesse par rapport à leurs deux interventions précédentes dans Captain America: Le soldat de l’hiver et Civil War, fait toutefois son travail et offre même quelques beaux plans.

Toutefois, ce n’est pas l’action qui prime dans Infinity War, malgré la large place qui lui est accordée. L’intérêt du film est à chercher dans ses rares scènes où les déchirements intérieurs des personnages parviennent à émerger, avec une force inattendue. Ces conflits, pourtant habituels, entre le bien et le mal, l’intérêt du monde et celui de ceux qu’on aime prennent ici une dimension nouvelle. Parce que cette fois, chacun en paie réellement le prix. Durement, sans retour (en tout cas avant le prochain numéro). Il fallait un certain culot de la part des studios pour laisser ainsi en suspens son public, une fois le générique de fin lancé.

Et peut-être aussi une certaine poésie dans l’auto-réflexivité, à l’œuvre depuis quelques années déjà dans les productions. Car là où Marvel s’est spécialisé dans l’apparition récurrente - salutaire ou comique - de figures à travers les films, dans les séquences d’après génériques, dans les opus communs, comme autant de clins d’œil annonçant d’autres aventures, c’est par un simple claquement de doigts qu’il les fait ici disparaître de l’écran, et du récit. Aussi facilement que si ces modèles surhumains, tout en muscles et en puissance, n’étaient que poussière dans le vent. Marvel tente depuis longtemps de réintroduire la grandeur des mythes, et cette fois, y sacrifie ses héros, leur permettant enfin de le devenir.


Adèle Morerod

Appréciations

Nom Notes
Adèle Morerod 15